P092 - Réduction précoce de la dépense énergétique de repos après insulinothérapie sous-cutanée chez les diabétiques de type 2 - 04/12/08
C Fagour [1],
C Gonzalez [2],
C Noel-suberville [3],
P Higueret [3],
H Gin [4],
V Rigalleau [4]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Au cours du diabète de type 2, la dépense énergétique de repos (DER) est accrue. Sa réduction pourrait contribuer à la prise de poids lors de l’introduction de l’insuline. Cette réduction est-elle décelable dès les premiers jours ? Est-elle forcément liée à l’amélioration glycémique ?
Matériel et Méthodes. – Chez 20 patients diabétiques de type 2 déséquilibrés malgré une bithérapie par antidiabétiques oraux, nous avons mesuré les échanges respiratoires par calorimétrie indirecte pendant 30 minutes le matin à jeun, avant puis après traitement de leur hyperglycémie suivant 2 modalités : 1/insulinothérapie transitoire intraveineuse pendant 3 jours (groupe contrôle ; 2nde mesure 24H après arrêt de l’insuline (J4)) 2/une injection quotidienne au coucher d’un analogue lent de l’insuline (glargine ou detemir) (groupe Bed-time : 2nde mesure après obtention d’une glycémie à jeun entre 4 et 6,6 mmol/l).
Résultats. – Les patients des deux groupes présentaient des caractéristiques initiales comparables : groupe contrôle (n = 10, 56 ± 12 ans, IMC : 30,1 ± 3,7 kg/m2, HbA1c : 10,0 ± 1,7 %, DER : 1810 ± 303 Kcal/j) vs. groupe Bed-time (n = 10, 57 ± 11 ans, IMC : 32,1 ± 4,4 kg/m2 ; HbA1c : 9,6 ± 1,1 %, DER : 1880 ± 352 Kcal/j) (p = NS). À l’issu du traitement, au sein des deux groupes, la glycémie à jeun a été significativement améliorée par rapport à la glycémie à l’inclusion (groupe contrôle : 8,2 ± 1,7 vs. 14,1 ± 3,6 mmol/l ; groupe Bed-time : 5,84 ± 0,95 vs. 12,0 ± 2,5 mmol/l) (p < 0,01). Cette réduction de la glycémie à jeun sous traitement a été similaire : – 5,8 ± 4,2 mmol/l dans le groupe contrôle vs. – 6,2 ± 2,9 mmol/l dans le groupe Bed-time (p = 0,8). La glycémie à jeun cible a été obtenue après 3,6 ± 1,6 jours dans le groupe Bed-time ; l’intervalle de temps entre deux mesures de DER n’était donc pas différent entre les 2 groupes. Dans le groupe Bed-time, la DER a diminué de 8 ± 11 % (1 713 ± 252 vs. 1 880 ± 352 Kcal/24h, p < 0,01), alors qu’elle n’a pas été modifiée dans le groupe contrôle (1 782 ± 308 vs. 1 819 ± 303 Kcal/ 24h, p = 0,43).
Conclusions. – Chez les patients diabétiques de type 2, l’insulinothérapie sous-cutanée entraîne donc une réduction de la DER qui peut contribuer à la prise de poids. Cet effet est rapide, perceptible dès le 4e jour, et ne semble pas lié à l’amélioration glycémique puisqu’il n’est pas retrouvé dans le groupe contrôle pour un même niveau d’amélioration glycémique. Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer si la réduction de la DER peut être détectée encore plus tôt (dès la première injection d’insuline ?) et si cette réduction est un facteur prédictif de prise de poids sous insuline.
Plan
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 98-99 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?