P112 - Évaluation de la prise en charge nutritionnelle des cardiopathies congénitales - 04/12/08
Introduction et But de l’étude. – Les enfants atteints de cardiopathie congénitale sont à risque de dénutrition dont l’origine est multifactorielle, variable selon le type de cardiopathie.
Matériel et Méthodes. – Nous avons réalisé une étude rétrospective, incluant 125 enfants de moins de 6 mois de vie hospitalisés pour une découverte de cardiopathie congénitale. Les malades ont été répartis en 4 groupes : sans HTAP et sans cyanose (groupe 1, n = 47), cyanose isolée (groupe 2, n = 52), HTAP isolée (groupe 3, n = 16), ), avec HTAP et cyanose (groupe 4, n = 10). Nous avons analysé les paramètres anthropométriques (Z-score du poids et de la taille) et calculé le rapport poids/poids idéal pour la taille (P/T) et taille/taille idéale pour l’âge (T/A). Une dénutrition sévère a été définie par P/T < 80 % et/ou T/A < 85 %. Le mode d’alimentation, les traitements médicamenteux, et le type de cardiopathie ont été relevés. Le test de Chi 2 a été utilisé pour comparer les différents groupes.
Résultats. – La prévalence de la dénutrition sévère est significativement plus fréquente dans le groupe 4 (100 %) que dans les autres groupes (groupe 1 : 20 %, groupe2 : 16,7 %, groupe 3 : 50 % ; p < 0,05). Un apport énergétique insuffisant dans l’alimentation orale était plus fréquemment observé dans les groupes 3 (71,4 %) et 4 (75 %), que dans les groupes 1 (28 %) et 2 (28,6 %) (p < 0,05). Un enrichissement de l’alimentation a été pratiqué plus souvent dans le groupe 4 (50 %) que dans les autres groupes (groupe 1 : 15,8 %, groupe2 : 8,6 %, groupe 3 : 11,1 % ; p < 0,05). Une alimentation entérale par sonde naso-gastrique a également était plus souvent utilisée dans le groupe 3 (33,3 %), et 4 (50 %), que dans les groupe 1 (15,8 %) et 2 (14,3 %) (p < 0,05). Seul 3 enfants ont eu une gastrostomie, un dans les groupes 1,2 et 4.
Conclusions. – Parmi les enfants atteints de cardiopathies congénitales, ceux ayant une HTAP, avec ou sans cyanose, sont le plus à risque de dénutrition. L’intervention d’une diététicienne doit être systématique afin d’évaluer les apports et enrichir l’alimentation si besoin. En cas d’échec, une alimentation entérale doit être proposée précocement. Si celle-ci doit être prolongée, ou dans les situations à risque, la pose d’une gastrostomie doit permettre une alimentation entérale plus facile et éviter les troubles de l’oralité.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 108 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?