P140 - La prévalence en 2007 de la dénutrition dans les centres de lutte contre le cancer (CLCC) - 04/12/08
Introduction et But de l’étude. – La dénutrition (DN) et la perte de poids (Pdp) sont reconnues depuis plus de 30 ans comme des facteurs pronostiques en cancérologie. La présente enquête vise à déterminer la prévalence de la DN et son association au Perfomans Status OMS (PS), à la durée moyenne de séjour (dms), à la prescription d’antibiotique (AB), et à la mortalité à 2 mois.
Matériel et Méthodes. – une enquête multicentrique est réalisée un jour donné de tous les patients hospitalisés dans chaque centre. Un recueil des données suivantes est réalisé : poids actuel, poids il y a 6 mois, perte de poids sur les 6 derniers mois (PdP6m), taille, PS, IMC, type de cancer, présence de métastases, traitement, existence d’une AB.
La DN est définie selon les définitions de l’HAS 2003 et pour les plus de 70 ans l’HAS 2007 : DN modérée (DNm) si Pdp>=10 % ou IMC < 17 (21 pour les + de 70 ans), DN sévère (DNs) si Pdp6m>=15 % ou IMC < 18 pour les plus de 70 ans. Il a été ajouté une définition propre a l’enquête pour la DNs : pdp>=10 % et OMS>=2 . La survie à deux mois est contrôlée. La saisie des résultats est organisée par chaque centre et transmis au DIM de l’ICR a Toulouse pour l’analyse. L’analyse est effectuée sous STATA avec un seuil de significativité choisi à 5 % pour les différents tests.
Résultats. – 1545 patients ont été inclus de 17 CLCC, 885 femmes (57 %), 660 hommes (43 %). La moyenne d’âge est de 59 ans (±13) avec 23 % de plus de 70 ans. Les cancers les plus fréquents sont le cancer du sein (24,3 %), des VADS (11,6 %), du colo-rectum (10,1 %), les cancers hématologiques (10,1 %), du poumon (5,8 %), de l’utérus ou de l’ovaire (8,8 %), le digestif haut : œsophage, estomac, pancréas, (6 %).
La prévalence de la DNm est de 7,4 % et la DNs de 20 %.
La prévalence de la DN est significativement (p < 0,05) plus élevée :
chez le patient de plus de 70 ans (36 % vs 25 %, OR 1,6 [1,2-2]), en cas de tumeurs digestives hautes ou des VADS (52 % pour le digestif haut, 42 % pour les VADS contre 16 % pour les cancers du sein), en cas de métastases (32 % vs 23 %, OR 1,6 [1,2-2,2]), en cas de radiothérapie (46 % vs 36 % OR 1,4 [1,1-2]), en cas d’obésité (39 % de DN si IMC à 6 mois >=30 vs 25 %, OR 1,9 [1,4-2,6]).
La proportion des patients avec une pdp>=10 % augmente significativement avec le performans status (10 % des OMS0 vs 18 % des OMS1 vs 31 % des OMS2 vs 38 % des OMS3 vs 40 % des OMS4).
L’antibiothérapie est plus présente chez les DNs (41 % vs 24 % si DNm et 23 % sans DN, p < 0,0001).
La DN s’associe à un allongement significatif de la DMS (19,7 jours de moyenne en cas de DN, IC95 [17,2-22,2] contre 12,8 jours en moyenne sans DN, IC95[11,2-14,3]). La présence d’une DN s’associe avec un accroissement de la mortalité (28,4 % vs 11,9 %, p < 0,0001).
Conclusions. – Dans notre enquête, la DN est retrouvée plus fréquemment chez les patients présentant un cancer des VADS ou, un cancer digestif haut, chez les patients avec un OMS>=2 , ainsi que chez les patients présentant une obésité six mois avant l’enquête (IMC>=30). La DN reste un problème fréquent aux conséquences lourdes pour les CLCC, augmentant significativement la mortalité à deux mois et la DMS.
Plan
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 121-122 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?