P151 - Évaluation nutritionnelle prospective pilote pour le dépistage de la dénutrition et la prise en charge des patients dans un centre anticancéreux - 04/12/08
C Janiszewski [1],
N Augeix [1],
A Fallières [1],
L Fouques [1],
S Fiore [1],
L Gaubert [2],
G Georges [1],
S Gressard [1],
C Lacroix-Lauriol [1],
S Thézénas [3],
A Vaillé [1],
L Vercambre [1],
P Senesse [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Dans le cadre du dépistage de la dénutrition dans un centre anticancéreux, nous avons mis en place une évaluation prospective des patients à partir d’un formulaire informatique de saisie développé par l’équipe de gastro-nutrition. Ce projet s’intègre dans une démarche pérenne. Le but de ce travail est d’évaluer la faisabilité après 4 mois de fonctionnement.
Matériel et Méthodes. – En mars 2008, en phase d’expérimentation, 3,5 postes de diététiciens (pour 227 lits et 8 000 séjours par an) étaient créés au sein de l’équipe infirmière et médicale déjà en place. L’objectif était de dépister tous les patients hospitalisés de plus de 48 h (hors cancer du sein en chirurgie, et curiethérapie en oncologie) et de les prendre en charge. Pour cela, nous avons développé un formulaire de saisie sur tablettes wifi comprenant les données administratives, les principales informations médicales nécessaires pour la prise en charge nutritionnelle (date du diagnostic, site tumoral initial, état actuel du patient, traitements oncologiques en cours), des données cliniques (OMS, toxicités aux traitements, critères nutritionnels cliniques et clinico-biologiques) à partir desquelles sont calculées automatiquement différents scores (Harris et Bénédict, NRI, GNRI, MNA), des informations sur la prise en charge réalisée (régimes, compléments nutritionnels, nutrition artificielle, consultations médicales demandées). L’équipe diététique assurait le dépistage, la saisie informatique, la prise en charge adaptée et le suivi.
Résultats. – D’avril à août 2008, l’équipe, dans sa phase expérimentale, a saisi 1 460 séjours dans la base sur les 1 898 séjours enregistrés par le DIM (déficit de 23 %). La population dépistée comprenait 1 286 séjours en oncologie médicale et 174 séjours en chirurgie. 1 071 séjours (73,4 %) concernait les patients de moins de 70 ans et 389 séjours des patients de 70 ans et plus (26,6 %). À la date de la visite, la maladie était métastatique dans 51 % des cas en oncologie (n = 661) et 11,5 % en chirurgie (n = 20). Le motif d’hospitalisation était la chimiothérapie dans 39,5 % des cas (n = 564), les soins palliatifs dans 14,5 % des cas (n = 206). Sur les 1 466 séjours, les critères nutritionnels étaient disponibles pour : IMC 95,5 % (n = 1 399), perte de poids à 1 mois 92 % (n = 1 349), à 6 mois 89 % (n = 1 308), poids habituel 95,7 % (n = 1 403), NRI/GNRI 80 % (n = 1 170). L’état nutritionnel du patient était codifié pour 95,3 % des séjours (n = 1 392). Une prise en charge nutritionnelle était réalisée pour 71,6 % des séjours (n = 1 046).
Conclusions. – Pour notre structure, il est indispensable de prévoir 5 diététiciens ce qui correspond approximativement aux recommandations habituelles qui sont de 1 poste de diététicien pour 50 lits. Le traitement informatique des données permet d’optimiser le dépistage mais nécessite l’interprétation professionnelle des diététiciens. Le formulaire permet de travailler sur une évaluation nutritionnelle unique et systématique pour tous les acteurs en nutrition quelque soit le lieu de consultation, optimisant ainsi la rapidité de prise en charge.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 127 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?