Érythrodermies - 09/12/08
Ce terme désigne des éruptions érythémateuses dont les trois caractéristiques principales sont : le caractère généralisé (plus de 90 % de la surface corporelle), la gravité et l’évolution prolongée (plusieurs semaines). Les éléments de cette définition méritent quelques commentaires :
• | le cadre des érythèmes simples est dépassé puisque l’érythrodermie est le plus souvent érythématosquameuse (exfoliative dermatitis de la littérature anglo-saxonne) ; de plus, dans un banal érythème, l’évolution n’est pas prolongée et il n’y a pas de retentissement général ; |
• | des phénomènes inflammatoires aussi étendus entraînent des perturbations hémodynamiques, thermiques, métaboliques qui expliquent le retentissement rapide de l’érythrodermie sur l’état général ; |
• | le caractère prolongé de l’éruption n’est pas constant. Cependant, les éruptions généralisées aiguës, rapidement résolutives, ne sont pas classiquement incluses dans le cadre des érythrodermies mais plutôt classées au rang de diagnostic différentiel. C’est le cas des exanthèmes aigus d’origine virale ou bactérienne, des érythèmes scarlatiniformes, de la plupart des éruptions médicamenteuses, de la pustulose exanthématique aiguë généralisée. Ces distinctions sont artificielles et certaines de ces éruptions, qui sont à la frontière du chapitre, seront donc citées ici. |
Les données épidémiologiques dont nous disposons sont fondées sur les séries publiées, pour la plupart rétrospectives [1-4] et manquent de précision. L’incidence est évaluée à 1 ou 2 cas pour 100 000 habitants par an en Europe et aux États-Unis, mais pourrait varier géographiquement [5]. La prédominance masculine et la survenue après 50 ans sont des données assez constantes. La mortalité à 2 ans est significativement supérieure par rapport à la population générale (11 à 64 %), même après exclusion des lymphomes cutanés.
Il n’y a pas de correspondance précise entre l’aspect clinique d’une érythrodermie et son étiologie : on est donc amené à décrire, d’une part, le syndrome érythrodermique (affirmer l’érythrodermie et évaluer sa gravité), d’autre part, les formes étiologiques.
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