P179 - Variations de l’hématocrite au cours de la grossesse chez les femmes diabétiques : conséquences sur l’auto surveillance glycémique capillaire - 12/03/09
Introduction : L’hématocrite diminue en cours de grossesse en raison de l’expansion du volume plasmatique. Il a été démontré qu’un hématocrite bas peut entraîner un risque de sur estimation des glycémies capillaires hautes. La zone de validité de certains lecteurs a de ce fait été établie pour un hématocrite de 30 à 55 %.
Le but du travail était de vérifier si la baisse observée de l’hématocrite est susceptible de perturber l’auto surveillance glycémique capillaire des diabétiques enceintes.
Patients et méthodes : Cent cinquante-deux femmes à grossesse normale (T), 203 diabétiques prégestationnelles (D) et 151 diabètes gestationnels (DG) consécutives ont été explorées. L’hématocrite a été mesuré à chaque trimestre de la grossesse et les données de surveillance habituelle colligées.
Résultats : Les femmes ne diffèrent pas pour l’âge (31,2 ± 6,1 ans), le terme d’accouchement (36,5 ± 1,8 SA), le taux de traitement martial (41,6 %), mais différent pour l’IMC (T : 25,1 ± 3,7 ; D : 28,4 ± 7,6 ; DG : 27,5 ± 7,1 ; p < 0,01) et le taux de nulliparité (T : 54,6 % ; D : 43,3 % ; DG : 34,4 % ; p < 0,01).
L’hématocrite baisse significativement en cours de grossesse avec un nadir au deuxième trimestre : 1er Tr : 37,75 (26,1 à 44,3) ; 2e Tr : 34,1 (25,1 à 42) P < 0,01 ; 3e Tr : 34,4 (24,3 à 44,6) P < 0,02, sans différence entre les trois groupes. Le pourcentage d’hématocrites inférieur à 30 % est de 0,8 % au 1er Tr, 4,8 % au 2e Tr et 4,9 % au 3e Tr. Sur l’ensemble de notre population, sans différence entre les trois groupes. Chez les femmes avec diabète gestationnel, ce pourcentage est de 2,8 % au 3e Tr. Période pendant laquelle est pratiquée l’auto surveillance glycémique.
Conclusion : L’hématocrite reste supérieur à 30 % durant toute la grossesse dans plus de 95 % des cas. L’auto surveillance glycémique capillaire n’est donc possiblement impactée de façon modeste que pour une très faible proportion des patientes, dont moins de 3 % des diabètes gestationnels.
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Vol 35 - N° S1
P. 70 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.