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CO.62 - Quand arrêter l’azathioprine au cours de la maladie de Crohn maintenue en rémission ? - 02/04/09

Doi : GCB-03-2009-33-HS1-0399-8320-101019-200901493 

H Sokol [1],

P Seksik [1],

I Nion-Larmurier [1],

A Vienne [1],

L Beaugerie [1],

J Cosnes [1]

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Introduction : L’azathioprine (AZA) est un traitement d’entretien efficace de la maladie de Crohn. Les risques liés à son l’utilisation prolongée dépendent pour la plupart de la durée d’exposition. Ceci incite à envisager un arrêt de l’AZA dès que possible. Une étude randomisée contrôlée du GETAID a montré que l’arrêt de l’AZA après 3,5 ans de rémission augmentait le risque de rechute comparé aux patients poursuivant le traitement. Le but de notre étude est de déterminer si une durée plus longue de traitement permet de diminuer ce risque de rechute.

Patients et Méthodes : Parmi les 4 035 patients vus dans notre service pour maladie de Crohn, les dossiers médicaux de 47 patients pour lesquels un traitement par AZA a été interrompu volontairement en période de rémission, après une durée minimale de traitement de 3,5 ans, ont été analysés rétrospectivement. Les données cliniques et de suivi ont été comparées à celles d’un groupe de patients atteints de maladie de Crohn appariés sur la date de début de l’AZA et ayant poursuivi le traitement au delà de la date d’arrêt du cas (2 témoins par cas soit 94 patients). Dans un second temps, le groupe de patients ayant arrêté l’AZA a été dichotomisé, en prenant comme seuil la médiane de durée de traitement par AZA (72 mois), afin de différencier le taux de rechute après un arrêt précoce vs après un arrêt tardif. L’analyse statistique a évalué la survie sans rechute (méthode de Kaplan-Meier) après la date d’arrêt de l’AZA, la même date étant utilisée chez les témoins. La rechute était définie par une modification de la symptomatologie entraînant un changement de thérapeutique. Les courbes ont été comparées par le test du log rank, les facteurs associés au risque de rechute ont été précisés par modèle de Cox.

Résultats : Les deux groupes de patients étaient comparables concernant le sexe, l’âge au début du traitement, le délai entre le diagnostic de maladie de Crohn et l’initiation du traitement par AZA, la topographie et le phénotype de la maladie (selon la classification de Montréal) et le tabagisme. Les patients arrêtant l’AZA rechutaient plus précocement que ceux poursuivant le traitement (rechute : 57,3 vs 17,6 % à 2 ans et 73,3 vs 44,4 % à 5 ans ; p = 0,0009). Dans le groupe arrêt de l’AZA, les patients arrêtant tardivement (après en moyenne : 98,4 ± 5,7 mois ; [72,0-164,0]) rechutaient aussi vite que ceux arrêtant précocement (après en moyenne : 58,7 ± 1,6 mois ; [41,0-69,7], avec des taux de rechute respectifs de 61 % et 54 % à 2 ans et de 68 % et 78 % à 5 ans (p = 0,89). Dans le groupe de patients ayant arrêté l’AZA, les facteurs indépendants associés au risque de rechute étaient le sexe masculin (OR = 2,42 ; p = 0,019) et l’absence de tabagisme (OR = 2,78 ; p = 0,006).

Conclusion : L’arrêt de l’AZA expose à un fort risque de rechute quelle que soit la durée préalable du traitement, même supérieure à 6 ans. Les patients de sexe masculin et non fumeurs paraissent plus exposés à la rechute, les femmes fumeuses ayant une réponse probablement plus complète à l’AZA. Ces données plaident en faveur du maintien très prolongé de l’AZA chez les patients répondeurs, et particulièrement les hommes non fumeurs. En cas d’arrêt de l’AZA, il semble nécessaire de le substituer par un autre traitement de fond.




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Vol 33 - N° HS1

P. 132 - mars 2009 Retour au numéro
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