CO.69 - Quels sont les aspects en IRM significativement associés à l’inflammation dans la maladie de Crohn du grêle ? Comparaison avec l’analyse histologique de la pièce de résection intestinale - 02/04/09
M Zappa [1],
C Stefanescu [1],
D Cazals-Hatem [1],
F Bretagnol [1],
L Deschamps [1],
A Attar [1],
B Larroque [1],
X Treton [1],
Y Panis [1],
V Vilgrain [1],
Y Bouhnik [1]
Voir les affiliationsIntroduction : L’évaluation de l’inflammation intestinale au cours de la maladie de Crohn est un élément majeur dans la décision thérapeutique. L’entéro-IRM, technique récente d’exploration de l’intestin grêle, a l’avantage par rapport au scanner de n’être pas irradiante et de permettre la répétition des examens chez des malades souvent jeunes. Le but de notre travail était d’évaluer la valeur diagnostique des signes utilisés en entéro-IRM pour décrire l’inflammation au cours de la maladie de Crohn, et de les comparer à l’histologie des pièces opératoires, considérée comme la méthode de référence.
Patients et Méthodes : Entre juin 2006 et avril 2008, tous les patients nécessitant une résection intestinale pour maladie de Crohn symptomatique ont été explorés par une entéro-IRM, réalisée après administration orale de mannitol. Le pathologiste classait l’activité inflammatoire des pièces de résection intestinale en 3 grades : grade 0 - absence d’activité ; grade 1- activité modérée ; grade 2 - activité sévère avec fistule et/ou abcès. Les anomalies pariétales et extra pariétales décrites en IRM ont été répertoriées. Tous les résultats ont été corrélés avec les grades histologiques. Les associations entre les variables radiologiques et histologiques ont été testées en utilisant le test du Chi2, le coefficient de corrélation de Spearman et le test de Kruskall-Wallis.
Résultats : Quarante patients ont été inclus. Le délai moyen entre l’IRM et la chirurgie était de 26 (1-90, médiane 17) jours. L’activité inflammatoire était classée comme suit : grade 0 (n = 8 ; 20 %), grade 1 (n = 11 ; 27,5 %) ; grade 2 (n = 21 ; 52,5 %). Les aspects histologiques et radiologiques étaient corrélés pour la longueur (p < 0,001) et l’épaisseur pariétale (p < 0,0008) des segments intestinaux atteints, ainsi que pour la présence d’abcès et/ou de fistules (p < 0,001). Les signes radiologiques significativement corrélés à l’activité étaient les suivants : épaisseur pariétale (p < 0,0001), degré de la prise de contraste au temps tardif (p < 0,0001), type de prise de contraste aux temps parenchymateux (p < 0,0001) et tardif (p = 0,022), hypersignal relatif en T2 (p < 0,0001), aspect flou de la prise de contraste pariétale (p = 0,022), présence du signe du peigne (p = 0,032) et présence de fistule et/ou abcès (p < 0,0001).
Conclusion : Cette étude a permis d’identifier plusieurs signes IRM significativement corrélés à la présence et à l’intensité de l’inflammation intestinale histologique au cours de la maladie de Crohn, ce qui peut avoir des conséquences thérapeutiques majeures immédiates. Des études prospectives multicentriques doivent maintenant confirmer et compléter ces résultats, en particulier dans le but de bâtir un score IRM fiable de l’inflammation au cours de la maladie de Crohn.
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Vol 33 - N° HS1
P. 135 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.