Introduction : 600 patients porteurs d’un adénocarcinome colorectal sont traités chaque année au CHU de Bordeaux. Selon les registres de la pharmacie prés de la moitié des patients reçoivent un traitement adjuvant après résection chirurgicale de la tumeur primitive et 80 % des patients en situation métastatique.

Dans le contexte de l’évaluation des pratiques professionnelles et de la publication de thésaurus de recommandations de l’utilisation de la chimiothérapie en cancérologie digestive, une harmonisation de la prescription entre différentes unités du CHU a été initiée dans le but d’optimiser la prise en charge des patients.

L’objectif principal de cette étude a été de décrire l’utilisation de la chimiothérapie en pratique clinique et d’évaluer leur conformité aux recommandations en vigueur au moment de la prescription.

Patients et Méthodes : Etude de cohorte incluant tous les patients traités par chimiothérapie pour un cancer colorectal au CHU de Bordeaux selon les critères suivants : cancer colorectal, traitement par chimiothérapie entre le 1^er mars 2005 et le 1^er mars 2006. Les patients étaient identifiés selon les données du programme de médicalisation du système d’information, PMSI. Pour chaque patient, les données cliniques, les données de tolérance et la description des traitements ont été extraits des dossiers médicaux et des bases de données des pharmacies.

Résultats : 198 patients étaient éligibles dans l’étude. Une analyse intermédiaire a été effectuée sur les 136 premiers patients correspondant à 208 protocoles de chimiothérapies différents (53 en situation adjuvante, 155 en situation métastatique)

Pour les chimiothérapies en situation adjuvante 100 % des protocoles étaient conformes aux recommandations en vigueur (Société Nationale Française de Gastroentérologie, thésaurus de cancérologie digestive 2005).

Pour les patients métastatiques, 14 % n’étaient pas en accord avec les recommandations : dans 3 cas le bevacizumab était appliqué en situation néoadjuvante avant résection de métastases résécables, dans 9 protocoles le bevacizumab était associé à l’oxaliplatine. Dans 15 cas le bevacizumab était utilisé en seconde ou troisième ligne de traitement (au moment de l’étude il n’était recommandé qu’en première ligne de traitement en association à l’irinotecan).

Conclusion : Dans cette étude l’écart aux recommandations concerne principalement les chimiothérapies en situation métastatique et les thérapies ciblées, essentiellement le bevacizumab. L’étude finale permettra d’évaluer précisément l’adhésion aux recommandations en fonction des situations cliniques des patients traitées.