Hypertension artérielle de la grossesse : une situation à risque cardiovasculaire - 06/04/09
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L’hypertension artérielle (HTA) de la grossesse est définie par une pression artérielle (PA) sytolique ≥ 140mmHg et/ou une PA diastolique ≥ 90mmHg, à n’importe quel terme. Le terme de syndromes hypertensifs de la grossesse est plus approprié puisqu’il correspond à des aspects cliniques très hétérogènes.
Cette maladie est encore fréquente puisqu’elle concerne environ 10 à 15 % des grossesses.
Il s’agit d’une véritable maladie de la placentation. La grossesse normale résulte d’un état de tolérance de l’endothélium maternel vis-à-vis du trophoblaste. Deux éléments jouent un rôle pivot dans la genèse de la prééclampsie (PE) : la placentation défectueuse vers 16 semaines d’aménorrhée (SA) et la réponse maternelle anormale à la placentation.
Le diagnostic d’HTA est difficile au cours de la grossesse car les femmes enceintes sont très sujettes à la réaction d’alarme. L’automesure et la mesure ambulatoire de PA trouvent alors toute leur utilité. Dans la mesure du possible, il faut essayer de différentier l’HTA préexistante à la grossesse, l’HTA gestationnelle simple et les formes compliquées, les prises en charge étant différentes.
Le seul objectif du traitement hypotenseur est de prévenir les complications maternelles de l’HTA ; il n’a aucun effet sur l’évolution de la grossesse et est même parfois délétère pour la croissance fœtale. Hormis la PE, il n’y a aucune urgence à instaurer un tel traitement au cours de la grossesse. S’il s’impose, la PA est abaissée très progressivement pour respecter la perfusion placentaire afin d’atteindre une valeur cible comprise entre 120/80 et 140/90mmHg. Les anti-agrégants plaquettaires sont le seul traitement préventif efficace de l’ischémie placentaire. Ils sont réservés aux grossesses à risque dès 16 SA à 100mg/j. Le risque évolutif à court terme est surtout lié aux formes compliquées.
À long terme, la PE est un véritable marqueur de risque cardiovasculaire avec un risque pour ces femmes d’évoluer quelques années plus tard vers l’HTA chronique et/ou d’avoir un accident cardiovasculaire. La grossesse est actuellement considérée comme une situation révélatrice d’une aptitude à évoluer vers le syndrome métabolique et ses complications cardiovasculaires.
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Pregnancy-related hypertension is defined by systolic blood pressure ≥ 140mmHg and/or diastolic blood pressure ≥ 90mmHg at any term. It is more appropriate to talk about “hypertensive pregnancy syndromes”, for the clinical aspects can be very heterogeneous.
This disease is still common and affects approximately 10 to 15% of pregnancies.
It essentially involves pathological placentation. When the maternal endothelium tolerates the trophoblast, the pregnancy is normal. Two elements play pivotal roles in the genesis of preeclampsia: defective placentation around 16 weeks of gestation and abnormal maternal response to placentation.
Hypertension is difficult to diagnose during pregnancy because pregnant women are very subject to white coat hypertension. Self-monitoring and ambulatory monitoring of blood pressure are especially useful in this situation. Insofar as possible, it is important to distinguish preexisting hypertension, which preceded pregnancy, simple pregnancy-related hypertension, and more complicated forms, for their management differs.
Treatment to lower blood pressure is aimed solely at preventing maternal complications of hypertension; lt has no effect on the course of the pregnancy and is sometimes even harmful for fetal growth. Except in cases of preeclampsia, it is not urgent to begin such treatment during pregnancy. If required, blood pressure should be reduced very progressively to maintain placental perfusion while slowly reaching a target value between 120/80 and 140/90mmHg.
Platelet aggregation inhibitors are the only effective preventive treatment for placental ischemia. They are reserved for at-risk pregnancies after 16 weeks of gestation, at a dose of 100mg/day. Short-term risks are associated especially with the complicated forms of hypertension.
In the long term, preeclampsia is a marker of cardiovascular risk, for these women are at risk of developing chronic hypertension or having a cardiovascular accident in later years. Pregnancy is currently considered a situation that can reveal the likelihood of developing the metabolic syndrome and its cardiovascular complications.
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Vol 38 - N° 4
P. 600-608 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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