La précarité est plus fréquente chez les victimes de violences volontaires : intérêt du score EPICES - 02/06/09
pages | 12 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Des relations entre le statut socio-économique et l’état de santé des individus ont été établies. Les facteurs sociaux semblent déterminants dans la genèse des violences volontaires mais ceux-ci sont appréciés dans la littérature internationale à l’aide d’indicateurs collectifs et de données de recensement peu précis. Les résultats de ces études pourraient être affinés par l’utilisation de scores individuels.
Objectifs |
Evaluer la situation de précarité de victimes de violences volontaires consultant dans un service de médecine légale suite à un dépôt de plainte à l’aide d’un score de précarité établi à l’échelle individuelle.
Méthodes |
Les victimes de violences ayant consulté dans le service de médecine légale du CHU de Saint-Etienne entre juin 2006 et février 2007 ont été inclues. Les données sociales ont été recueillies par auto-questionnaire. La précarité a été mesurée par un score individuel, EPICES (Évaluation de la précarité et des inégalités de santé dans les centres d’examens de santé), reposant sur 11 questions binaires et prenant en compte les différents aspects de la précarité (situation matérielle, situation sociale, éducation). Ces données ont été comparées à celles d’une population de référence constituée de la population des consultants âgés de 16 ans et plus des Centres d’examens de santé de l’Assurance Maladie résidant dans la région Rhône Alpes et ayant passé un examen de santé en 2005. Les comparaisons ont été réalisées par des tests de χ2, les relations entre les violences subies et les variables étudiées ont été mesurées par des odds ratios ajustés sur l’âge et le sexe.
Résultats |
Deux cent soixante quinze victimes ont répondu au questionnaire. La population des victimes consultant pour violences volontaires était plus jeune que la population de référence (p<0,001). Elle était caractérisée par un niveau d’études moins élevé (p<0,001, 15 % dans l’enseignement supérieur vs 23 %) et les catégories « employés » et « ouvriers » y étaient plus représentées (p<0,001). La situation vis-à-vis de l’emploi était différente entre les 2 populations ; le taux de chômeurs était plus élevé (18,3 % vs 6,5 % dans la population de référence) et les retraités sont moins nombreux (6,6 % vs 22,4 % dans la population de référence) parmi les victimes. Les personnes en situation de précarité, repérées par le score EPICES, étaient surreprésentées dans la population des victimes (57 % vs 36 %).
Discussion |
La population des victimes de violences a un profil socio-économique différent de la population de référence. La précarité, mise en évidence par le score utilisé, est plus fréquemment rencontrée chez les victimes de violences consultant dans le service de médecine légale que dans la population de référence. Cette constatation peut s’interpréter de deux manières : soit les personnes en situations de précarité consultent plus volontiers que les autres, soit la précarité intervient dans la genèse des violences et constitue un facteur de risque. Des études complémentaires sont nécessaires mais quelque soit l’hypothèse retenue l’évaluation de la précarité chez les victimes de violences volontaires semble un élément important dans la compréhension des motivations intervenant dans les démarches judiciaires ainsi que dans leur prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Objectives |
To evaluate social vulnerability of victims of interpersonal violence having consulted a service of forensic medicine with an individual index of social vulnerabiliyty.
Population and methods |
The population of victims of interpersonal violence was composed of 275 subjects having consulted the service of forensic medicine of the CHU of Saint Etienne. The social data were collected by questionnaire. Social vulnerability was measured by an individual index (EPICES) calculated on the basis of 11 weighted questions related to material and social deprivation.
This population was compared with a reference population; the reference population was people, aged more than 16, living in the Rhône-Alpes region and examined in 2005 in one of the Health examination Centres (HECs) of the French General Health Insurance System, that is 7553 men and 6002 women. The comparisons between the two populations were made after redressing the population of the HECs on various socio-demographic data of the Rhône-Alpes region. The relations between violence and the variables studied were measured by odds ratios adjusted on age and sex.
Results |
The population of the victims of violence is younger than the reference population (p<0.001). It is characterized by a lower level of education (p<0.001, 15% in the higher education level vs 23%) and the categories Employees and Manual workers are more frequent (p<0.001). The situation with respect to employment is also different between the two populations, unemployment rate is higher (OR=2.25) and the retired are fewer (OR=0.41). Subjects in social vulnerability are more frequent in the victims (57% vs 36%). All these differences persist after adjustment on age and sex.
The context in which the aggression took place (family, public area or at work) varies significantly according to social vulnerability. On the other hand, the majority of the other medico-legal characteristics are not different according to the level of social vulnerability.
Conclusion |
The population of the victims of interpersonal violence has a socio-economic profile different from the reference population. Social vulnerability is associated with interpersonal violence, in particular with violence in the public and family area.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 38 - N° 6
P. 881-892 - juin 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?