Les phénicolés sont des antibiotiques à bonne diffusion neuroméningée et à large spectre d’action sur la plupart des bactéries responsables d’infections neuroméningées. Cependant, l’augmentation des résistances bactériennes à ces molécules ainsi que leurs effets toxiques ont limité leur prescription. Évaluer l’efficacité des phénicolés dans le traitement des infections neuroméningées ainsi que leur tolérance.

Notre étude est rétrospective, étalée sur 14 ans (1995-2008), ayant inclus les cas d’infections neuroméningées dont le traitement avait inclus les phénicolés.

Nous avons colligé 37 patients d’âge moyen de 35 ans. Il s’agissait d’une méningite (19 cas), d’un abcès du cerveau (16 cas), d’un empyème sous-dural (1 cas) et d’une thrombophlébite cérébrale (1 cas). Le germe responsable était identifié dans 23 cas : Streptococcus pneumoniae (11 cas), Neisseria meningitidis (2 cas), un germe intra cellulaire (4 cas) et autres (6 cas). Le chloramphénicol a été prescrit en 1^re ou en 2^e intention devant une allergie aux bêta-lactamines (15 cas), dans le but d’élargir le spectre (12 cas) et devant une méningite à germe intra cellulaire (5 cas). Il a été prescrit comme traitement de relais par voie orale dans 10 cas. La durée moyenne de sa prescription était de 21 jours. L’évolution était favorable dans 95 % des cas. Un seul cas de thrombopénie modérée, réversible à l’arrêt du traitement, a été noté.

Du fait de leurs propriétés pharmacocinétiques et pharmacodynamiques, les phénicolés ont eu un regain de prescription dans les infections neuroméningées. Du fait de l’émergence de résistance, particulièrement du pneumocoque, ces molécules doivent être utilisées après documentation bactériologique. Une surveillance rigoureuse de l’hémogramme s’avère nécessaire lors de leur prescription.