L'adoption d'enfant, en particulier à l'international, est un fait de société incontournable. La plupart des médecins sont amenés un jour à s'occuper d'un enfant à son arrivée en France, ou à être sollicités pour des troubles dont les parents ignorent s'ils sont en rapport avec le mode de filiation, ou encore lors des classiques questionnements identitaires de l'adolescence. Ils peuvent également être consultés sur un dossier d'enfant avant son adoption. Cet article a pour but de donner quelques clés sur les aspects historiques, épidémiologiques, sociologiques et législatifs qui pourraient éclairer le praticien sur la réalité actuelle de l'adoption. Les problématiques de santé qui sont évaluées à l'arrivée de l'enfant sont : les malnutritions et dénutritions, la croissance staturopondérale, les maladies infectieuses (parmi lesquelles celles le plus fréquemment retrouvées sont la tuberculose, les hépatites, la gale, la teigne, la syphilis congénitale, les parasitoses, le syndrome d'alcoolisation foetale et le saturnisme). Les vaccins doivent être contrôlés et complétés. Plus tard, le médecin peut être questionné sur la réalité de l'âge de l'enfant, sur un problème de puberté précoce ou sur des troubles psychoaffectifs et développementaux, comme la motricité, le langage, le sommeil ou l'alimentation. En effet, les problématiques développementales, psychoaffectives, adaptatives, sensorimotrices, concernent pratiquement toutes les adoptions ; les problèmes d'insécurité affective, les traumatismes, les retards développementaux, concernent près de la moitié des adoptions. Nous abordons aussi les problématiques identitaires qui s'avèrent parfois explosives à l'adolescence. Il faut donc que le praticien connaisse certains aspects spécifiques de la réalité de l'adoption, sans pour autant stigmatiser celle-ci ni rattacher tous les troubles à cette forme particulière de filiation. Actuellement, une quinzaine de consultations spécialisées en adoption (Consultation d'Orientation et de Conseil en Adoption [COCA]) ont vu le jour sur le territoire de manière encore insuffisamment structurée, et partagent une expérience commune et pluridisciplinaire grâce à la participation de pédiatres, pédopsychiatres et infectiologues.