Adolescence, prise de toxiques et tentative de suicide par défenestration - 04/02/10
pages | 10 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Points essentiels |
Le suicide constitue en France la deuxième cause de décès chez les 15-24 ans, 16 % de la mortalité juvénile étant imputable au suicide. Le taux des tentatives de suicide dans cette tranche d’âge est estimé à environ 40 000 cas annuels.
La défenestration, ou plus globalement la précipitation, représente 6 % des suicides aboutis, cette modalité étant utilisée deux fois plus souvent chez les filles que chez les garçons.
Les conséquences somatiques graves et les fréquentes séquelles d’une défenestration peuvent occuper longtemps le devant de la scène, au risque de banaliser la psychopathologie qui sous-tend un passage à l’acte aussi violent.
Ces situations cliniques impliquent tout particulièrement une prise en charge multidisciplinaire comportant la participation précoce et active d’équipes de psychiatrie de liaison.
Une défenestration peut survenir même en dehors de maladies psychiatriques avérées, telles que les troubles psychotiques et les troubles de l’humeur.
Les quatre cas cliniques rapportées ici attirent l’attention sur les facteurs de risque que constituent une habitude de prise de toxiques (alcool, cannabis, mais aussi cocaïne, ecstasy…), la notion de tentatives de suicide antérieures et de divers troubles des conduites à valeur autodestructrice ou témoin d’une impulsivité sous-jacente (troubles du comportement alimentaire, scarifications, vols à l’étalage, fugues…), le rôle précipitant de la perte récente d’un parent ou d’un éloignement conséquent du foyer familial, l’effet de contagion potentielle, en particulier à cet âge, de cas de suicide spectaculaires amplifiés par les médias (« effet Werther »).
Paradoxalement, l’appartenance à un milieu social favorisé peut aussi parfois contribuer au risque de tels passages à l’acte, lorsque les figures parentales ont remplacé affection et disponibilité par une abondance d’objets de consommation et une permissivité, ouvrant notamment la voie à la rencontre avec divers toxiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Key points |
Suicide represents, in France, the second cause of death in youth aged 15 to 24. Sixteen per cent of juvenile mortality is attributable to suicide. The annual incidence of suicide attempts in this age group is estimated at about 40 000 cases.
Jumping from high represents 6% of deaths from suicide: girls resort to this method twice as often as boys.
The severity of somatic consequences and the frequency of sequels following a jumping from a window can hold center stage for a long time, at the risk of trivializing the psychopathology underlying such a violent acting-out.
These clinical situations particularly involve a multidisciplinary follow up including an early and active participation of psychiatric consultation-liaison teams.
Jumping from a window can occur even apart from established mental disorders, such as psychotic or mood disorders.
Our four case-reports draw attention to risk factors represented by: substance abuse (alcohol, cannabis, but also cocaine, ecstasy…), the notion of previous suicide attempts and various drive disorders having a self-harm value or displaying an underlying impulsiveness (eating disorders, scarifications, shoplifting, running away…), the precipitating role of a recent loss of a parent or an important removal from family environment, the potential influence, especially in this age group, of spectacular cases of suicide amplified by the Medias (“Werther effect”).
Paradoxically, to belong to a well-off milieu can also contribute to the risk of such acting-out, when parents replace affection and availability by an easy access to various consumer goods and a permissive education, thus opening the way to the encounter with different substances.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 39 - N° 2
P. 177-186 - février 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?