Une éducation thérapeutique en groupe, intégrant la culture des patients, peut favoriser des changements de comportement et donc une meilleure prise en charge du diabète.

Quatre vingt onze patients diabétiques de type 2 depuis 8±7 ans (51 hommes et 40 femmes, âgés de 56±9,5 ans) ont été réunis 2 jours consécutifs, en fonction de leur culture alimentaire : 9 groupes « mixte », 4 groupes « Afrique subsaharienne », 4 groupes « Maghreb », 1 groupe « Inde » et 1 groupe « Israélite ». Au cours de réunions encadrées par une diététicienne, une infirmière et un médecin, ils ont échangé sur leurs comportements, leurs connaissances et représentations sur le diabète à l’aide de supports interactifs. Un atelier de cuisine thérapeutique a permis une autoévaluation des pratiques en fonction des connaissances acquises, grâce à des recettes typiques choisies et réalisées par les patients. À l’issue de ces deux jours, chaque patient s’est fixé un ou deux objectifs simples pour améliorer sa prise en charge (41 % portaient sur l’alimentation, 28 % sur l’augmentation de l’activité physique, 26 % sur la perte de poids, 5 % sur le suivi et la surveillance). Les patients étaient reconvoqués 6 à 18 mois après pour une évaluation, de leur vécu, de la réalisation de leurs objectifs et des résultats biologiques et cliniques.

L’évaluation en cours montre sur les 55 premiers dossiers de patients revus uniquement en consultation, une amélioration significative de l’HbA1c (8,15 vs 7,13 % p=0,003), sans variation significative du poids (88,08 vs 88,17 Kg). Pour 18 patients présents à la reconvocation avec les soignants, la perte de poids est significative (88,28 vs 85,73Kg p=0,05) ainsi que la baisse de l’HbA1c (7,31 vs 6,96 % p=0,001), concernant les objectifs fixés : 4 ne s’en souvenaient pas, 7 les ont réalisés, 3 partiellement et 8 n’en ont pas tenu compte.

Cette approche améliore la prise en charge du diabète, se traduisant notamment par une amélioration de l’HbA1c. La perte de poids semble liée à l’implication des patients qui ont répondu à la reconvocation.

Ces résultats encourageants doivent nous inciter à proposer aux patients des modèles de plus en plus centrés sur leurs habitudes et leurs demandes.