Étudier les effets d’interaction entre la consommation d’acides gras et le polymorphisme Pro12Ala de PPARgamma sur l’anthropométrie et le métabolisme maternels pendant la grossesse ainsi que la croissance fœtale.

L’étude EDEN était proposée à toutes les femmes enceintes consultant avant la 24^e semaine d’aménorrhée (SA) dans les maternités de Nancy et Poitiers (N=2002). Les femmes rapportaient leur poids avant la grossesse, et leurs plis cutanés étaient mesurés à 24SA. La consommation d’acides gras polyinsaturés (P) et saturés(S) avant la grossesse a été estimée à partir d’un questionnaire alimentaire. Le génotypage a porté sur un sous échantillon des 784 premières femmes et leurs enfants (sang du cordon).

Les plis cutanés, la glycémie 1h post-charge et la pression artérielle systolique à 24SA étaient plus élevés chez les femmes porteuses du variant Ala (p=0,06, 0,05, 0,012 respectivement) que chez les homozygotes Pro/Pro, mais seulement parmi celles dont le rapport P/S était faible (tertile inférieur) (p-interaction = 0,16, 0,11, 0,035 respectivement). En revanche, parmi celles dont le rapport P/S était élevé (tertile supérieur), l’efficience placentaire (rapport du poids de naissance sur poids du placenta) était significativement plus élevée chez les femmes ala/+ (p=0,005 ; p-interaction = 0,04).

Chez la femme enceinte, conformément aux précédentes études chez l’adulte, l’allele rare Ala du polymorphisme Pro12Ala de PPARgamma semble avoir un effet défavorable sur son métabolisme en cas de faible consommation d’acides gras polyinsaturés. Ce polymorphisme pourrait aussi jouer un rôle dans le développement foeto-placentaire en interaction avec la consommation d’acides gras de la mère avant la grossesse.