P161 Diabète lipoatrophique, lymphome cutané et hépatite virale B : à propos d’un cas clinique - 16/03/10
Résumé |
Introduction |
Le diabète lipoatrophique, forme rare du diabète sucré, est caractérisé par une insulinorésistance majeure avec lipoatrophie et absence d’autoimmunité anti-pancréas. Il est exceptionnel en dehors du traitement par les antirétroviraux mais des cas secondaires à des pathologies néoplasiques, infectieuses ou auto-immunes ont été décrits. Nous rapportons ici l’association de ce type de diabète avec un lymphome cutané et une hépatite virale B chronique.
Cas Clinique |
Il s’agit d’une patiente âgée de 22 ans connue porteuse d’un lymphome cutané de bas grade de malignité depuis l’âge de 10 ans, traité par chimiothérapie. Cette néoplasie est jugée en rémission depuis 10 ans gardant comme séquelle une perte importante de la masse grasse au niveau de la partie supérieure du corps. Elle a été hospitalisée dans notre service en mars 2007 pour un diabète inaugural non cétosique. L’examen clinique a objectivé un IMC à 21kg/m2 avec une lipoatrophie partielle. Son diabète était mal équilibré (hyperglycémie à 20 mmol/l et Hb1Ac à 19 %). Le bilan lipidique a montré une hypertriglycéridemie à 5,8 mmol/l et des acides gras libres élevés à 1,46μmol/l. Une cytolyse hépatique modérée à 1,5 à 2 fois la normale a été notée. L’échographie abdominale a montré une stéatose hépatique, les anticorps anti-GAD et anti- IA2 étaient négatifs. Le diagnostic de diabète lipoatrophique a été retenu devant la lipoatrophie partielle, l’insulinorésistance avec un peptide C élevé à 3,1 ng/ml ainsi qu’une résistance à l’insuline exogène et l’absence de stigmates d’auto-immunité. Un traitement par les antirétroviraux a été éliminé par l’interrogatoire. Le bilan thyroïdien était normal. Devant la cytolyse hépatique, la recherche d’une origine autoimmune ou néoplasique était négative mais l’origine virale a été retenue devant une sérologie d’hépatite virale B active positive. L’évolution s’est faite vers un équilibre acceptable de son diabète (Hb1Ac = 8 %) sous forte dose d’insuline (2 UI/kg/j).
Conclusion |
Bien que cette association soit exceptionnelle et de pathogénie mal élucidée, d’autres cas cliniques similaires ou des essais expérimentaux seront nécessaires afin de mieux comprendre les différents facteurs pouvant être incriminés dans la genèse de ce type de diabète.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 34 - N° S3
P. H85-H86 - mars 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.