Les sportifs présentent une exacerbation physiologique de l’assimilation des glucides qui favorise les hypoglycémies en cas d’erreur diététique. Jusqu’à présent cette propriété ne pouvait être étudiée que dans des travaux de recherche, à l’aide de techniques lourdes utilisant le clampage glycémique ou l’hyperglycémie provoquée intraveineuse (HGPIV) avec modélisation mathématique. Des index simples basés sur l’insulinémie et la glycémie à jeûn (HOMA, QUICKI, etc.) sont inapplicables dans cette zone d’insulino-sensibilités élevées. Tout récemment, le « minimal model » qui permet d’analyser les HGPIVs pour en déduire insulino-sensibilité (S_I) et efficience glucidique (S_G) a été adapté aux repas-tests et tests de charge orale en glucose et cet « oral minimal model » (OMM) rend donc la mesure de S_I et S_G accessible à tous. Nous avons étudié les résultats fournis par cette méthode chez 79 sportifs comparés à 53 témoins appariés.

On observe des valeurs beaucoup plus élevées de SI (60,91±6,96 contre 17,20±2,29 min⁻¹/(μU/ml) × 10⁻⁴ soit +250 %, p<0,000001), de S_G (p<0,01) compensés par une réponse insulinique AIR_G diminuée de 43 % (p<0,0000001), ce qui aboutit à un facteur de tolérance aux glucides (produit AIR_G × S_I de Bergman) augmenté de 161 %. Les histogrammes de distribution des sportifs et des témoins pour ces paramètres sont fortement décalés, illustrant la magnitude de cette différence.

L’OMM retrouve donc avec une particulière netteté cette particularité physiologique des sportifs précédemment décrite avec des techniques plus lourdes et permet de la quantifier facilement avec précision, ouvrant des perspectives en exploration fonctionnelle médico-sportive.