L’incidence du diabète (D) et du pré-diabète (préD) est en constante augmentation, rendant nécessaire de concevoir des programmes pratiques et fiables de dépistage précoce. Le but de cette étude est d’analyser la cinétique de la réponse glycémique au glucose oral comparée à la prise d’un petit-déjeuner à la française (PDF).

55 patients, en surpoids (n=10) ou obèses (n=45), âgés de 45,8±13,9 ans, sans anomalie glycémique connue. Le profil du glucose interstitiel a été enregistré par holter (CGMS) après 75 g de glucose per os à J1 et après un PDF (pain, confiture, jus d’orange, café) contenant l’équivalent de 75 g de glucose à J2.

D’après la charge en glucose, les patients se répartissaient en 28 normoglycémiques (NG), 9 D et 18 préD dont 17 intolérants au glucose et 1 hyperglycémique à jeun. L’augmentation maximale de la glycémie (Gmax-Go) et l’aire sous courbe incrémentale de la glycémie jusqu’au retour à la valeur à jeun G0 (ASC globale) corrélaient significativement à J1 et J2 (r=0,865 et r=0,568, respectivement). L’ASC globale, la glycémie à 120 minutes (G120) et le temps global pour le retour à G0 étaient plus élevés à J1 qu’à J2 (p < 0,0001). Gmax=1,73±0,06 et 1,71±0,07 g/l à J1 et J2 respectivement. Au-dessus de 850 mmol/l/120 min, 7^e décile de l’ASC de 0 à 120 minutes à J1 des patients NG, on trouvait à J1 les 9 D (sensibilité Se 100 %) et 12 préD (Se 67 %), et à J2 les 9 D (Se 100 %) et 10 préD (Se 56 %). Les courbes ROC se superposent à J1 et J2. Au seuil d’ASC O-120 de 857 mmol/l.120 min, Se=100 et 65 % et spécificités=68 et 66 % à J1, Se=90 et 62 % et spécificités=70 et 69 % à J2, pour le dépistage du D et du préD respectivement. La même démarche avec Gmax-Go confère une sensibilité plus faible à J1 et J2 pour ce dépistage.

En considérant l’ASC 0-120, PDF et charge en glucose permettent de dépister une anomalie glycémique avec une sensibilité comparable. Le PDF pourrait être utilisé comme test diagnostique à condition d’utiliser un holter glycémique pendant 2 heures.