Insuffisance intestinale des entérostomies temporaires : traitement par réinstillation du chyme. 138 patients (434) - 19/10/10
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Résumé |
L’interruption temporaire de l’intestin grêle par des entérostomies temporaires peut créer une insuffisance intestinale qui impose une alimentation parentérale par voie veineuse centrale jusqu’au rétablissement chirurgical de la continuité. La réinstillation du chyme (RC) est une technique de nutrition entérale : le chyme est recueilli en permanence par une pompe autorégulée qui l’instille extemporanément dans une sonde glissée dans l’intestin d’aval. Dans notre service de soins de suite spécialisé en réadaptation digestive, 153 patients (83 H, 52 F) porteurs d’entérostomies temporaires responsables d’insuffisance intestinale ont été hospitalisés pour RC.
Observations |
Sur 153 dossiers depuis 1994, 15 dossiers ont été exclus (4en cours, 5 décès non liés à la technique, 6 échecs). La RC a réduit le débit des pertes intestinales (206±275 vs 2398±901g/24 h), amélioré l’absorption de l’azote (82±14 % vs 52±18 %), celle des lipides (86±13 % vs 45±21 %) et normalisé la citrullinémie (31,4±9,8 vs 19,3±9,6μmol/l). L’état nutritionnel s’est corrigé (IMC 22,8±3,8 vs 21,8±4,5, albuminémie 33,8±5,2 vs 27,8±6,2g/l) Les anomalies des enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, Phosphatases alcalines ou GGT > 2N) présentes initialement chez 94/112 patients ont disparu chez 62 (66 %) et se sont améliorées sans se normaliser chez 30 autres (32 %). Les apports parentéraux ont été arrêtés chez 77/84 après une durée médiane de RC de 3 jours, épargnant 5871 journées cumulées de nutrition parentérale (16 ans). Après éducation, 42 (30 %) ont poursuivi la RC à leur domicile, épargnant 2058 journées cumulées d’hospitalisation (5,6 ans).
Discussion |
Une entérostomie double réduit d’autant plus la surface fonctionnelle du grêle que l’intestin proximal compris entre l’angle de Treitz et l’orifice d’amont de l’entérostomie est plus court ; un syndrome de grêle court avec insuffisance intestinale est constitué si l’absorption est insuffisante pour assurer une hydratation et un état nutritionnel normaux. La nutrition parentérale qui est alors nécessaire, est souvent atypique, « à la carte », adaptée aux pertes hydro-électrolytiques souvent considérables et contribue au risque de comorbidités, surtout hépatiques et septiques. Le liquide intestinal recueilli est un chyme, fait du mélange des aliments avec les sécrétions digestives successives de la salive à la bile, dont le devenir normal est la digestion en nutriments et l’absorption par la paroi intestinale. La réinstillation remet en circuit l’intestin dérivé si son état et la cicatrisation le permettent, rétablit sa fonction, en favorise l’adaptation avant le rétablissement chirurgical de la continuité : le transit obtenu est celui qu’aura le patient après la chirurgie. Les patients sont alimentés oralement le plus souvent sans autre apport entéral ou parentéral, sinon à titre complémentaire.
Conclusion |
Lorsqu’une entérostomie temporaire entraîne une insuffisance intestinale nécessitant une suppléance parentérale, la réinstillation du chyme entéral est une technique de nutrition entérale simple, sûre et peu coûteuse, utilisable si le grêle d’aval est accessible et sain. Elle corrige la malabsorption intestinale, contribue à restaurer l’état nutritionnel, à réduire les anomalies des tests hépatiques et permet le plus souvent d’arrêter les apports parentéraux.
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Vol 147 - N° 4S1
P. 27-28 - septembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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