O005 - Les lipides laitiers en alimentation infantile : étude de l’absorption des lipides et de la tolérance digestive d’une nouvelle formule infantile premier âge consommée pendant 1 mois chez le nourrisson sain âgé de 3 mois - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – Les formules infantiles 1er âge sur le marché comportent uniquement des lipides végétaux, assurant l’apport en acides gras essentiels. L’utilisation d’un mélange lipidique végétal/laitier rééquilibre la composition lipidique, plus en adéquation avec celle du lait maternel. Chez l’animal, la synthèse de DHA membranaire est potentialisée avec un mélange de lipides végétaux et laitiers comparativement à des lipides végétaux seuls. L’utilisation d’un tel mélange lipidique pourrait donc présenter un bénéfice pour le développement des nourrissons. Le but est d’évaluer pendant 1 mois la tolérance digestive et l’absorption des lipides chez le nourrisson âgé de 3 mois d’une formule infantile à base de lipides végétaux et laitiers par rapport à une formule standard à base de lipides végétaux.
Matériel et Méthodes. – Étude prospective multicentrique, randomisée contrôlée en double aveugle sur 100 nourrissons sains âgés de 3 mois sevrés et non diversifiés. Le critère principal est le taux de lipides dans les selles après 1 mois de consommation, évalué sur un recueil de selles pendant 3 j consécutifs. Les critères secondaires sont les paramètres anthropométriques et de tolérance digestive des formules, évalués en situation basale, et après 15 et 30 j. Les résultats sont analysés en ITT et les comparaisons sont effectuées en intra et inter groupes. Le seuil de significativité est fixé à 0,05.
Résultats. – Les 2 groupes sont identiques au début d’étude. Après 1 mois, la taille est augmentée de 11 % et 13 % dans le groupe contrôle (C) et essai (E) respectivement et le poids de 4 % et 5 %, sans différence significative entre les groupes. Le périmètre crânien est augmenté de 2,7 % et 3,9 % dans le groupe C et E respectivement, sans différence entre les groupes ; mais à 30 j, il est augmenté de 1,7 point dans le groupe E quasiment significativement (p = 0,06) par rapport au groupe C. Le taux de lipides dans les selles n’est pas différent entre le groupe C et E (8,8 ± 3,5 % vs 8,3 ± 2,4 % des AGT, p > 0,05). La quantité moyenne bue/j n’est pas différente entre les groupes durant les 15 1er j d’étude mais diminue significativement à J30 dans le groupe E par rapport au groupe C (– 5,5 %, p < 0,05). La fréquence de régurgitations/j est significativement plus grande dans le groupe E comparativement au groupe C durant à J15 (1,5 ± 2,1 vs 0,6 ± 1,1, respectivement, p < 0,05) mais ne diffère plus entre les groupes en fin d’étude. Le nombre de selles est diminué dans le groupe E à J15 (– 22 %, p < 0,05) et à J30 (– 18,7 %, p = 0,06) comparativement au groupe C.
Conclusion. – La digestibilité et la tolérance des 2 formules sont bonnes, et l’étude n’a pas fait apparaître de différence significative entre ces deux formules. Ainsi, une nouvelle formule contenant un mélange lipidique végétal/laitier est bien toléré et digéré par des nourrissons. La consommation moyenne diminuée et la fréquence des régurgitations augmentée dans le groupe essai laisse suggérer une satiété plus grande du mélange lipides végétaux/laitiers. Une 2e étude clinique est nécessaire pour approfondir le bénéfice de ce mélange lipidique sur la composition lipidique des membranes érythrocytaires chez le nourrisson.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 23-24 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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