O015 - Pose d’emblée d’un bouton de gastrostomie par voie endoscopique : expérience préliminaire chez l’enfant - 07/12/10
D* Druelle [1],
A Robert-Dehault [1],
L Martigne [1],
B Al Husseini [1],
S Coopman [1],
D Guimber [1],
D Turck [1],
F Gottrand [1],
L Michaud [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La mise en place d’une sonde de gastrostomie percutanée endoscopique par la technique « pull » (S-GPE) sous anesthésie générale (AG) est la méthode de référence pour l’accès entéral à long terme. Un bouton de gastrostomie est souvent posé dans un second temps, nécessitant une nouvelle AG.
Objectif. – Le but de ce travail était d’évaluer la mise en place d’un bouton de gastrostomie d’emblée par technique « push » sous contrôle endoscopique (B-GPE) chez l’enfant en termes de faisabilité et de sûreté. En outre, les complications et le coût de la B-GPE ont été comparés à ceux de la S-GPE.
Matériel et Méthodes. – Il s’agit d’une étude prospective et descriptive. L’indication de la pose d’un B-GPE était retenue pour 40 enfants entre février 2009 et avril 2010, L’âge médian était de 1,7 an (1 mois-16,6 ans), le poids médian était de 9,8 kg (3,3-57 kg). Trente-quatre (85 %) de ces enfants ont bénéficié de la pose du bouton d’emblée alors que des difficultés techniques ont été rencontrées pour 6 enfants. Les 34 patients de ce groupe B-GPE ont été comparés à 38 enfants ayant eu une S-GPE, inclus rétrospectivement. Les données auxologiques, les pathologies sous-jacentes et les indications de la gastrostomie étaient comparables dans les 2 groupes.
Résultats. – Les 6 échecs correspondaient à des difficultés de transillumination (n = 4), à une gastrite sévère (n = 1), à des difficultés de mesure de l’épaisseur de la paroi abdominale après gastropéxie conduisant à mettre une sonde à ballonnet (n = 1). Les 5 premiers patients ont eu une gastrostomie percutanée endoscopique par la technique « pull » (S-GPE) au cours de la même AG. Les complications précoces (< 7 jours) (50 %), étaient toujours mineures. La survenue d’un pneumopéritoine était plus fréquente dans le groupe B-GPE (18 % vs 3 %, p = 0,04). Il n’y avait par contre pas de différence significative pour les complications précoces suivantes : infection péristomiale, douleurs, iléus, vomissements, perte du matériel, complications respiratoires, saignement. Les complications tardives (> 7 jours) liées étaient plus rares dans le groupe B-GPE (47 % vs 74 %, p = 0,02), le plus souvent mineures, notamment écoulement et perte du bouton. La survenue des complications suivantes hétérotopie gastrique, douleurs, intolérance de la NEDC, vomissements, subocclusion, abcès, était comparable. Un cas de péritonite était rapporté suite à la perte du bouton dans le groupe B-GPE. Les durées d’hospitalisation étaient identiques dans les 2 groupes (5 jours). Le coût global de la mise en place d’emblée d’un bouton de gastrostomie était inférieur (6 489 euros vs 6 796 euros). Le délai moyen avant le changement du matériel était de 5,2 mois pour la B-GPE et 5 mois pour la S-GPE (p = 0,12).
Conclusion. – La B-GPE chez l’enfant est une technique fiable. Les complications ne semblent pas plus sévères que celle de la S-GPE. Elle permet de faire l’économie d’une AG et est moins coûteuse. Cependant, l’inclusion et le suivi prolongé d’un plus grand nombre de d’enfants est indispensable avant de conclure formellement à la supériorité de la B-GPE par rapport à la S-GPE.
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© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 28-29 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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