Introduction et But de l’étude. – De nouvelles informations concernant les bienfaits et les risques qui sont associés à certains aspects particuliers des graisses alimentaires font constamment leur apparition dans la littérature scientifique et populaire. Il arrive que certains résultats suscitent la controverse. Le but de ce travail est de voir l’impact des graisses de source naturelle (matière grasse laitière) ou industrielle (margarine) sur le statut redox du sérum et de certains tissus (cœur, aorte et cerveau), chez le rat consommant un régime enrichi en cholestérol.

Matériel et Méthodes. – Des rats mâles de souche Wistar (n = 20) pesant 200 ± 10 g sont divisés en 2 groupes et consomme chacun pendant 28 jours un régime à 20 % de caséine combinée soit à 5 % de margarine ou 5 % de matière grasse laitière. Les 2 régimes sont enrichis en cholestérol.

Résultats. – Chez le groupe consommant les graisses du lait comparé au groupe consommant la margarine : Les concentrations sériques en cholestérol total sont 2-fois plus élevées, alors que les teneurs en triglycérides sont 2,5-fois plus faibles. La valeur de l’acide urique (puissant antioxydant) sérique est 2-fois plus importante. L’évaluation de la peroxydation lipidique révèle que les teneurs sériques en hydroperoxydes sont similaires au niveau du sérum mais abaissées au niveau du cœur et de l’aorte (3,7-fois) et du cerveau (1,2-fois). En revanche, les substances réactives à l’acide thiobarbiturique (TBARS) sont plus faibles au niveau sérique (2,7-fois) mais augmentées au niveau du cœur et du cerveau (4,5-fois) et de l’aorte (1,7-fois). La détermination des activités de certaines enzymes antioxydantes révèle que l’activité de la superoxyde dismutase (SOD) au niveau sérique est 2,8-fois plus importante, alors que celle de la catalase (CAT) est 2-fois plus faible. Au niveau tissulaire, l’activité de la SOD est réduite au niveau du cœur (1,4-fois), cerveau (2-fois) et similaire au niveau de l’aorte. En revanche, en dépit d’une activité de la CAT augmentée au niveau du cerveau (2-fois) et de l’aorte (4-fois), cette activité est réduite au niveau du cœur (1,6-fois).

Conclusion. – Malgré certaines propriétés potentiellement bénéfiques conférées aux lipides du lait (de part leur richesse en acide trans vaccénique et en acide ruménique), il apparaît que chez le rat consommant un régime enrichi en cholestérol, la matière grasse laitière (en dépit de l’effet hypotriglycéridémiant obtenu) comparés à la margarine industrielle, semble accentuer l’hypercholestérolémie et le stress oxydatif (tissulaire) induit par un régime enrichi en cholestérol. Son possible rôle protecteur est vis-à-vis de certains aspects des maladies cardio-vasculaires reste à confirmer.