P077 - Prédiction, chez le rat Wistar de poids normal et sous régime non gras, de la propension à l’obésité à long terme sous régime gras ou non gras - 07/12/10
P C* Even [1],
N A Nadkarni [1],
C Chaumontet [1],
D Azzout [1],
G Fromentin [1],
D Tomé [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Le modèle rat est utilisé pour étudier les mécanismes qui sous-tendent la propension variable à l’obésité, en particulier grâce au fait que comme chez l’homme, les individus présentent des niveaux de sensibilité très variables à la composition du régime. Il est possible de sélectionner des rats sensibles et résistants à un régime riche en graisse. L’hypothèse de ce travail est que des différences de niveaux d’adiposité peuvent aussi se développer chez des animaux recevant un régime non gras. L’objectif du travail était d’analyser les caractéristiques du comportement de rats Wistar recevant un régime non gras et d’évaluer si ces caractéristiques avaient un pouvoir prédictif vis-à-vis de la sensibilité à un régime gras ou un régime non gras.
Matériel et Méthodes. – La prise alimentaire et l’activité motrice spontanées de 12 rats Wistar mâles ont été mesurées chez des rats recevant un régime non gras (10 % de l’énergie), régime qui a accompagné la vie des rats jusqu’au passage au régime gras (poids des animaux 250 g). Les rats ont ensuite été caractérisés comme sensibles/résistants au régime gras en fonction de leur prise de poids au cours d’une période de 8 jours sous régime gras. Puis, au cours d’une période de 2 semaines de régime non gras, la prise de poids a été mesurée et les rats ont été caractérisés comme sensibles ou résistants au régime non gras selon leur degré d’adiposité déterminée par dissection des dépôts adipeux en fin de période.
Résultats. – Le nombre (corrélation positive ; R = 0,858) et la taille (corrélation négative ; R = 0,797) des repas mesurés durant la période initiale avec un régime non gras sont prédictifs du degré de sensibilité au régime gras. La vitesse d’ingestion (corrélation positive ; R = 0,826) et l’intensité de l’activité motrice (corrélation négative ; R = 0,858) mesurées durant la période initiale avec un régime non gras sont prédictifs du degré de sensibilité au régime non gras. En outre, il n’a pas été mis en évidence de lien systématique entre la sensibilité au régime non gras et celle au régime gras, certains individus étant sensibles aux deux types de régime, d’autres à un seul type.
Conclusion. – Outre le modèle classique de rat sensible/résistant aux régimes gras, cette étude met en évidence que des niveaux d’accumulation de graisse très différents selon les individus se produisent aussi sous régime non gras. Ces deux modèles offrent la possibilité d’étudier de façon plus spécifique le rôle joué par les glucides et des lipides alimentaires et les mécanismes qui sous-tendent la variabilité des réponses individuelles. Ils peuvent être particulièrement intéressants dans le contexte du régime dit « occidental », riche à la fois en sucres et en graisses, et qui semble être le promoteur majeur de la pandémie d’obésité qui prévaut actuellement. Le phénotypage des rats a mis en évidence des caractéristiques spécifiques qui apparaissent précocement et permettent 1) de sélectionner les rats avant que les différences d’adiposité n’apparaissent 2) de séparer des individus qui présentent une sensibilité spécifique au régime gras de ceux qui sont sensibles au régime non gras.
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Vol 24 - N° S1
P. 85 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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