O69 Quel est l’impact de la durée du diabète sur le déclin cognitif des diabétiques atteints de maladie d’Alzheimer ? - 21/12/10
Résumé |
Introduction |
Le diabète est un facteur de risque de maladie d’Alzheimer (MA). Cependant, comme nous l’avons montré dans une précédente cohorte, le diabète est associé à un déclin cognitif ralenti chez des sujets déjà atteints de MA du fait de différences neuropathologiques liées au diabète (plus de lésions vasculaires, moins de dépôts amyloïdes). Pour confirmer cet effet spécifique du diabète, nous avons étudié l’impact de la durée d’évolution du diabète sur le ralentissement du déclin cognitif chez des sujets atteints de MA.
Matériels et Méthodes |
Nous avons étudié les sujets diabétiques du groupe intervention de l’étude PLASA (essai clinique randomisé ayant inclus des patients atteints de MA à un stade léger à modéré et évaluant l’efficacité d’un plan de soin spécifique). Ils bénéficiaient d’une évaluation cognitive incluant le Mini Mental Status (MMS) et d’un recueil des antécédents médicaux, de leur durée et des traitements tous les 6 mois durant 2 ans. Un patient était considéré comme diabétique, s’il se déclarait diabétique et/ou s’il prenait un traitement antidiabétique.
Résultats |
Parmi les 574 patients du groupe intervention, 57 étaient diabétiques et la durée du diabète était connue pour 41. A l’inclusion, l’âge, la présence d’antécédents cardio-vasculaires et un appui unipodal anormal étaient associés à une durée plus longue du diabète. Les niveaux d’atteinte cognitive et d’autonomie ne différaient pas selon la durée du diabète. Au cours des 2 années de suivi, plus le diabète évoluait depuis longtemps, plus le déclin cognitif était ralenti. Ainsi, une augmentation d’une année de la durée du diabète était associée à un ralentissement du déclin cognitif semestriel moyen évalué par le MMS de 0,057 pts (SE = 0,025, p = 0,026) après ajustement sur les facteurs de confusion potentiels (âge, sexe, niveau d’éducation, stade de la MA, hypertension, antécédents cardiovasculaires, hypercholestérolémie, prise d’inhibiteurs calciques).
Conclusion |
Ces résultats renforcent l’hypothèse de fortes spécificités neuropathologiques liées au diabète chez les sujets atteints de MA, avec un déclin cognitif d’autant plus lent que l’exposition au diabète aura été longue.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 36 - N° S1
P. A18 - mars 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.