P22 Précarité, complications et niveau de connaissances sur le diabète dans une population de 125 patients - 21/12/10
Résumé |
Introduction |
La précarité est liée à un sur-risque de diabète mais il existe très peu d’études d’observation des populations précaires diabétiques. Nous avons étudié une population de diabétiques de type 2 afin d’établir un éventuel lien entre niveau de précarité et profil des patients (complications, niveau de connaissances).
Patients et Méthodes |
Étude descriptive, transversale et monocentrique dans un service de diabétologie. Inclusion de patients diabétiques de type 2 hospitalisés de novembre 2007 à Octobre 2008. Recueil de données cliniques et biologiques, calcul du score EPICES (validé comme score de précarité) et questionnaire de connaissances sur le diabète pour chaque patient. Ils sont répartis en deux groupes selon la médiane du score EPICES de cette population (à 36,7).
Résultats |
125 patients (dont 70 femmes) ont été inclus, âgés de 66,2 ± 13 ans, leur durée de diabète est de 14,2 ± 9,7 ans. La durée d’hospitalisation est de 13,3 ± 8,5 jours. Les complications sont : 57 % de néphropathie, 37 % de rétinopathie, 21 % de coronaropathie, 48 % de macroangiopathie périphérique et 49 % de neuropathie. La prévalence des complications augmente avec l’ancienneté du diabète. Les patients les plus précaires sont plus souvent admis par le biais des urgences (39 vs 22 %, p = 0,04), hospitalisés plus longtemps (15 vs 11,7 jours, p = 0,03), tendent à être plus jeunes (64,9 vs 67,5 ans) et moins suivis par un diabétologue (33 vs 24 %). Ils sont aussi plus fumeurs (50 vs 33,3%, p = 0,04) et tendent à avoir plus de facteurs de risque (FDR) cardio-vasculaires (3 FDR pour 44 % vs 32 %). La seule complication significativement liée à la précarité est la néphropathie (69 vs 47 %, p = 0,007). Le niveau de connaissances sur le diabète est bas : 38 % des patients définissent la notion de diabète, 78 % ne savent pas les examens de surveillance des complications et 52 % ne savent pas composer un repas équilibré. Le niveau de précarité n’est pas corrélé au taux d’HbA1c à l’admission, aux complications autres que la néphropathie et à la connaissance de la maladie.
Conclusion |
Les patients précaires diabétiques hospitalisés ont un moins bon accès aux soins, sont plus jeunes et plus fumeurs. Il semble y avoir une accélération de l’histoire naturelle du diabète chez ces patients. Leur niveau de connaissance n’est pas différent mais il est bas pour tous les patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 36 - N° S1
P. A45 - mars 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.