P102 La prévalence de malnutrition et de traitements médicamenteux excessifs est élevée chez les patients diabétiques âgés - 21/12/10
Résumé |
Introduction |
Le diabète de type 2 survient habituellement dans le contexte d’une résistance à l’insuline. L’activité physique, la restriction calorique et les traitements médicamenteux souvent combinés constituent la base du traitement. Cette approche n’est pourtant pas forcément adéquate chez les patients âgés en cas de malnutrition.
Patients et Méthodes |
Nous avons évalué le contrôle glycémique et l’état nutritionnel des patients diabétiques admis dans notre service de gériatrie. Selon un protocole standardisé, les anti-diabétiques oraux (ADO) ont été retirés, sous surveillance, en cas de bon contrôle glycémique (glycémie à jeun < 1,26 g/l, HbA1c < 7,0 %).
Résultats |
128 patients (92 femmes/36 hommes) ont été inclus à ce jour (âge 82,3 ± 7,8, IMC 29,7 ± 7,3 % HbA1c 6,95 ± 1,38 %, moy ± DS). 42,4 % étaient obèses. 28,1 % étaient sous insuline, 51,1 % sous ADO et 7,4 % sous traitement combiné. 77,6 % présentaient une malnutrition ou un risque de malnutrition selon le MNA (Mini Nutritional Assessment). La prévalence d’hypoalbuminémie (<30 g/l, 53,9 %), d’anémie (<120 g/l, 45,7 %), d’hypocholestérolémie (<4,0 mmol/l, 38,9 %), de déficit en vitamine B12 (<200 pmol/l, 38,3 %) et en 25-OH vitamine D (<30 nmol/l, 33,7 %) était très élevée, sans différences significatives entre obèses et non obèses. Le score du MNA était corrélé à l’HbA1c (Pearson r = 0,39, p = 0,0017). Une tentative d’arrêt a été tentée chez 71 % des patients sous ADO, avec succès (glycémie à jeun < 1,45 g/l à la sortie) chez 78,6 % d’entre eux. Le score du MNA était significativement plus bas chez les patients pour lesquels l’arrêt avait réussi.
Discussion |
Ces résultats suggèrent que le contrôle glycémique est souvent obtenu au prix d’une malnutrition, très fréquente chez les patients diabétiques âgés. Nous avons précédemment montré que la malnutrition est inversement associée à la résistance à l’insuline et à la mortalité globale. Le retrait de traitements ADO devenus excessifs est souvent possible chez ces patients, en lien avec la régression de la résistance à l’insuline.
Conclusion |
La malnutrition doit être systématiquement dépistée et prise en charge chez le patient diabétique âgé même obèse. La possibilité d’un retrait médicamenteux doit aussi être envisagée dans ce contexte.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 36 - N° S1
P. A63 - mars 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.