L'hospitalisation représente pour de nombreux adolescents une expérience stressante. Aussi, l'amélioration des conditions de vie et de la prise en charge des adolescents malades à l'hôpital est-elle devenue une préoccupation majeure chez les soignants. Cependant, nous ne disposons, à l'heure actuelle, que de très peu d'instruments permettant une évaluation aussi objective et reproductible que possible des problèmes posés. Dans cette perspective, l'échelle de stress hospitalier (ESH), élaborée et validée chez des patients adultes hospitalisés, apparaît comme un instrument intéressant, permettant à la fois de mesurer le niveau général de stress ressenti et d'identifier les facteurs stressants.

Patients et méthodes. - L'étude a porté, sur une période de dix mois, sur 107 adolescents hospitalisés, 39 garçons et 68 filles, âgés en moyenne de 13,5 ± 1,5 ans. Outre l'ESH, dans une version adaptée pour les adolescents, les sujets étudiés ont rempli deux autres autoquestionnaires : l'un, l'échelle de stress toulousaine (EST), permettant d'évaluer le niveau général de stress ressenti et les manifestations cliniques du stress dans une situation donnée, l'autre, l'échelle de coping toulousaine (ECT), permettant d'évaluer les stratégies d'ajustement utilisées par les sujets pour faire face au stress. Les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des sujets ont été recueillies à l'aide d'un questionnaire standardisé.

Résultats. - Une corrélation statistiquement significative a été retrouvée entre le score total moyen obtenu à l'ESH et le score total moyen obtenu à l'EST. L'analyse item par item de l'ESH a montré que les facteurs ressentis comme les plus stressants variaient en fonction des caractéristiques cliniques des sujets. Enfin, la nature des stratégies d'ajustement utilisées par les sujets a semblé influencer de manière significative le niveau général de stress ressenti.

Conclusion. - Ces résultats montrent que l'ESH peut être un instrument utile pour mesurer le stress des adolescents hospitalisés.

Hospitalisation often remains stressful for adolescents. Therefore the improvement of life conditions and management of poorly adolescents during their hospital stay grows into an important concern in the medical staff. However, there is a lack of standardized instruments for an objective and reproducible assessment of problems related to this subject. The Hospital Stress Rating Scale (HSRS), validated in hospitalized adult patients, seems to be an interesting tool allowing an assessment of the level of stress and to specify the stressful factors.

Subjects and methods. - During ten months, 107 adolescent inpatients, 39 males and 68 females, aged on average 13,5 ±1,5 years, were included in the study. In addition to the HSRS, in a version adapted for adolescents, two other self-report questionnaires were used: the Toulouse Stress Rating Scale (TSRS), which is a rating scale validated to assess the level of stress and to identify the clinical manifestations of stress in adolescents, and the Toulouse Coping Rating Scale (TCRS), which is a rating scale validated to assess the coping style of adolescents in stressful situations. The sociodemographic and clinical characteristics of the studied subjects were collected by a standardized questionnaire.

Results. - A significant correlation was found between the HSRS mean total score and the TSRS mean total score. The HSRS item by item analysis showed that the nature of the stressors varied according to the clinical characteristics of the subjects. Lastly, the coping style was found having a significant influence on the level of stress reported by the subjects.

Conclusion. - Even if they were obtained in a relatively small sample, these results show that the HSRS is a useful tool to assess the stress reported by the hospitalized adolescents. Such an instrument may be useful to plan aid and preventive strategies and to assess their impact in hospitalized adolescents.