Témoignages sur la sexualité de la personne hémiplégique - 01/06/11
Résumé |
La prise en charge médicale des patients victimes d’un accident vasculaire cérébral est bien codifiée. Concernant les troubles sexuels, des efforts sont à faire en matière d’information et d’explications. Car si 80 % des patients parviennent à marcher à l’issue de l’accident, plus de la moitié des patients gardent des difficultés dans l’accomplissement de leur sexualité. Malgré des réticences d’ordre morales ou privées, nous avons tenté d’explorer la sémiologie des troubles sexuels rencontrés par cette population et d’en inventorier les causes possibles.
Méthodologie |
En 2008–2009, 16 patients (11 H et 5 F, de moyenne d’âge 48 ans) sur 42 contactés ont accepté de revenir en entretien après leur sortie d’un centre de rééducation et de remplir, avec le médecin, trois questionnaires. L’autonomie des patients (indice de Barthel), leur état thymique (score de Beck) et la qualité de leur sexualité (questionnaire de Hudson) ont été successivement évalué.
Résultats |
Près de 40 % des sujets (16) ont répondu à nos questionnaires. Onze hommes et cinq femmes. Parmi les patients dont la sexualité est qualifiée de médiocre, il n’a pas été retrouvé de corrélation avec la prise d’un traitement médicamenteux lourd. Par ailleurs, l’échantillon a été jugé trop faible pour retrouver une corrélation entre la qualité de la sexualité et l’indice d’indépendance. Nous n’avons pas non plus retrouvé de corrélation entre état dépressif, latéralité de la lésion cérébrale et qualité de la sexualité.
Discussion |
L’étiologie des troubles sexuels rencontrés après un accident vasculaire cérébral est multiple et polymorphe. L’importance de la lésion cérébrale, de l’atteinte sensitivomotrice ou génitosphinctérienne sont des facteurs importants mais il ne faut pas négliger la responsabilité de l’état psychologique secondaire à l’accident vasculaire, de l’incidence des traitements ou de la modification de l’image corporelle et du poids des représentations de la sexualité de la personne handicapée dans la genèse de ces troubles.
Conclusion |
L’incidence du traitement médicamenteux, d’un syndrome dépressif ou l’existence d’une atteinte corticale droite ne semble pas être corrélée à la survenue de troubles sexuels. En revanche, le degré d’indépendance fonctionnelle semble être un facteur déterminant dans l’apparition d’un dysfonctionnement sexuel.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Handicap, Sexualité, Hémiplégie, Dépression
Plan
This issue also includes an English abridged version: Chambon X. Testimony on the sexuality of post-stroke hemiplegic patients. |
Vol 20 - N° 2
P. 135-139 - avril 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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