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Annexes - 07/06/11

Doi : 10.1016/B978-2-294-70725-4.50022-7 
Conseils pour les enfants présentant des troubles dyspraxiques


ATTENTION :

Cette fiche donne des recommandations et est relativement exhaustive. Il est bien entendu que les adaptations doivent être réfléchies au cas par cas en fonction des difficultés spécifiques de l’enfant.

Adaptations d’ordre général

Éviter les surcharges d’informations visuelles et notamment les cahiers à lignes multiples
Simplifier au maximum l’environnement matériel
Passer par la verbalisation
Aide aux contraintes journalières : habillage, cantine, rangement du matériel
Privilégier les cahiers aux classeurs
Travail avec un élève tuteur
Ne pas pénaliser les ratures, le manque de soin

Écriture : toujours atteinte

Demandera toujours un gros effort attentionnel limitant les ressources pour les autres apprentissages
Aider l’enfant à se repérer grâce à des surlignages, des jeux de couleurs, des gommettes…
Ne pas faire copier des lignes et des lignes : utiliser des lettres mobiles, écrire sous sa dictée…
Privilégier l’oral
Lors d’interrogations écrites privilégier les textes à trous, les QCM
Tiers temps supplémentaire lors des évaluations
Si l’enfant progresse suffisamment et obtient une écriture « fonctionnelle » :
Temps supplémentaire
Tolérance face à la qualité
Limitation de la copie
Si l’enfant reste difficilement lisible :
Ordinateur nécessaire pour pallier au déficit, à demander via la MDPH auprès d’handiscol. Nécessité d’évaluer la gestion de l’enfant sur les logiciels par une équipe d’ergothérapeutes spécailisés

Lecture

L’apprentissage du déchiffrement ne pose en général pas problème
La constitution du stock orthographique risque d’être plus difficile et affectera la procédure d’adressage
Favoriser la voie d’assemblage
Lecture lente
Plus tard, le repérage dans les textes longs ou les livres risque d’être problématique avec des sauts de lignes, des difficultés à retrouver l’information déjà lue …
Aérer les textes, faire des présentations claires
Autoriser les marques pages, les soulignements, les couleurs…
Proposer la lecture sur ordinateur avec typographie adaptée ( texte grossit à 150 % par exemple)

Orthographe

L’apprentissage des bases des transcriptions des sons en lettres ne pose en général pas de difficultés s’il n’existe pas de difficultés phonologiques associées
Il existe parfois des confusions visuelles mais l’enfant peut en général palier cette difficulté grâce à ses capacités de discrimination auditive
Les difficultés peuvent concerner l’orthographe des mots du fait des difficultés à encoder la forme globale des mots
Aider l’enfant en le faisant épeler plutôt que recopier plusieurs fois

Calcul

Du fait des difficultés visuo-spatiales :
Difficulté de dénombrement
Difficultés pour poser les opérations
Difficultés pour se repérer dans un tableau
Que faire :
Favoriser les comptines et le raisonnement verbal
Développer le calcul mental pour les calculs simples ; préparer des colonnes pour la pose des opérations
Autoriser l’usage de la calculatrice si l’enfant a trop de difficultés à aligner ses chiffres
Décomposer les étapes des problèmes et les présenter de façon claire
Soigner les tableaux et utiliser des couleurs

Géométrie

Du fait des difficultés visuo-spatiales :
Difficultés pour repérer des symétries par exemple
Difficultés pour se repérer sur un quadrillage
Du fait des difficultés praxiques :
Difficultés pour tracer un cercle avec un compact, difficulté pour tracer un trait avec une règle …
Du fait des difficultés graphiques :
difficultés pour reproduire des figures géométriques
Que faire :
Limiter l’usage des différents outils au strict nécessaire et décomposer l’activité en sous-unités pour que l’enfant parvienne à comprendre et à intégrer la séquence de gestes à reproduire
Ne pas pénaliser le manque de soin, de précision
Encourager le travail en dyade : l’enfant dyspraxique dicte à son tuteur ce qu’il doit réaliser
Verbaliser l’information visuo-spatiale

NE PAS OUBLIER :

Il est nécessaire de déculpabiliser les enfants.
Il est important de leur expliquer leur trouble et de l’expliquer à leurs camarades.
Les adaptations pédagogiques sont incontournables.
Le travail en équipe est nécessaire à la fois au sein de l’école et avec les intervenants extérieurs (psychomotricien, ergothérapeute, orthophoniste, psychologue).

Conseils pour enfants présentant des troubles dyslexiques-dysorthographiques

Du fait de leurs difficultés, de l’énorme effort pour décrypter et de leur faible capacité à faire deux tâches simultanément (en raison de la mémoire de travail affaiblie), ces enfants vont présenter :

une lenteur secondaire importante;
une incapacité à retrouver rapidement les notions apprises dans un texte (comme le fait tout autre élève);
une inefficacité à écrire ce que l’on n’aura pas su comprendre à la relecture.

Évaluation des connaissances

L’évaluation de ces consignes est à appréhender à l’oral plutôt qu’à l’écrit.
Préférer des phrases courtes, lentement prononcées.
Faire répéter les consignes et demander s’il les a bien comprises.
Ne valider ses réponses écrites que sur le fond et non sur la forme de la réponse.
Du fait de sa lenteur relative, l’évaluer sur des consignes avec réponses à «trous», ou avec des questions à choix multiples (QCM). Présenter le texte à trous avec une typographie plus grosse et plus lisible que pour les autres enfants : tout augmenter avec des photocopies à 150-200 %.
Sinon, lui proposer un exercice un peu plus court que les autres, si le temps imparti est le même que pour tous, ou proposer un tiers-temps supplémentaire.
Ne pas lui faire rattraper son travail pendant la récréation en raison de sa lenteur.
Travailler la visualisation mentale +++ (l’imagerie mentale). Après chaque notion importante abordée, travailler sur la visualisation mentale en demandant à l’enfant d’utiliser un processus de mémorisation en faisant des liens avec ce qu’il sait déjà. De même, en fin de demi-journée, il sera nécessaire de vérifier qu’il a bien acquis les informations principales de la journée.
Entrer dans une stratégie de renforcement positif de tous les efforts que l’enfant met en œuvre sinon celui-ci va très vite se décourager.

Aide à la concentration

Aider à sa concentration en plaçant l’enfant devant le professeur. Il aura ainsi plus de facilité pour entendre au mieux toutes les informations orales que l’enseignant délivrera.

Aucun intérêt au recopiage

Il n’y a aucun intérêt à faire écrire les textes du tableau sur son cahier puisque tout le temps consacré à cette tâche ne l’aide en rien à apprendre ses leçons.
Il est au contraire nécessaire de prendre le temps de l’écriture des autres enfants pour lui redire oralement la leçon et lui demander de faire un effort de mémorisation par imagerie mentale.

En effet, si tout enfant «ordinaire» profite particulièrement de ces temps de réécriture, il n’en est pas de même pour l’enfant dyslexique.

Apprentissage de l’enfant «ordinaire» :

il entend une première fois son professeur à l’oral;
il relit ensuite le texte au tableau pour le recopier. En le voyant il inscrit visuellement le mot à l’idée. Il le comprend de nouveau et ainsi le mémorise une seconde fois;
en le lisant au tableau, il le réentend de ce fait à voix basse dans sa tête et le mémorise une troisième fois;
il écrit ensuite ce texte, avec des mouvements de va-et-vient entre sa page et le tableau. Il entend de nouveau une quatrième fois le texte et le mémorise pour la quatrième fois, d’autant plus que d’écrire l’amène à une mémorisation kinesthésique de l’apprentissage. Il le mémorise ainsi une cinquième fois.

Tous les canaux sensoriels ont été ainsi mis à contribution pour conforter la mémorisation.

Qu’en est-il pour l’enfant dyslexique? Tout s’arrête à la première fois, puisque ensuite il ne peut pas relier graphème-phonème et signification. Lui faire recopier un texte au tableau revient à lui faire réaliser une épreuve de dessin, de graphologie, et en aucun cas ne l’aide à mieux comprendre la leçon. D’autant plus qu’ensuite, comme il ne saura pas se relire, le texte comportera des fautes qu’il ne saura pas repérer.

Typographie adaptée pour tout texte à lire

Obligation de présentation des textes avec une typographie adaptée. Ne pas rendre plus difficile la lecture d’un texte quand il est désormais si simple d’adapter la présentation avec les outils numériques.

Tout texte est difficile à comprendre pour un enfant dyslexique d’autant plus que les textes sont présentés avec des photocopies de mauvaises qualités, des polices de petits caractères, en italiques ou comportant trop de dessins à côté (gênant la concentration).
Il est nécessaire de donner les textes à travailler avec des photocopies de qualité, de montrer le travail au tableau avec des photographies numériques (que le professeur peut faire avant d’effacer), d’utiliser des photos (du cahier d’un autre, du tableau), afin que ce ne soit pas un élément supplémentaire de trouble pour l’enfant.
Le plus adapté serait de donner les textes à travailler sur clé USB afin que l’enfant ou ses parents puissent présenter ensuite les informations à apprendre avec la typographie que l’enfant préfère, et qu’il puisse ainsi coller le texte dans son cahier.
Un texte pour un enfant dyslexique (et parfois encore au collège) doit être présenté avec une police de caractère de type arial, palatino, helvetica, etc.) c’est-à-dire droite, grandeur 14, voire 16, et avec un interligne de 1,5, voire 2.

Les outils numériques

Ils ont changé la façon d’aider ces enfants mais ne peuvent pas tout résoudre : ordinateur, logiciels, dictaphone numérique, appareil photographique numérique, stylo numérique.

En cas de dyslexie non sévère. Les outils sont nécessaires pour le travail au domicile. L’ordinateur fait souvent écran entre l’enfant et le professeur quand le handicap n’est pas sévère et n’est donc pas adapté à l’école. L’ordinateur et les logiciels de traitements de textes, et de présentation sont utiles à la maison pour les documents donnés par le professeur, tant en primaire qu’en secondaire. L’enfant pourra bénéficier de logiciels de relecture de texte écrit.
En cas de dyslexie sévère (10 % des dyslexies), l’ordinateur peut être utile, dès le primaire, et surtout au collège et dans la suite de la scolarité, d’où la nécessité d’une vraie formation à l’utilisation de logiciels adaptés, notamment transcripteur oral-écrit.

Description des différents subtests du WISC IVCompréhension verbale

C’est l’analyse de la formation des concepts verbaux, du raisonnement verbal et des connaissances acquises dans l’entourage du sujet par les subtests suivants.

Le test des similitudes analyse le raisonnement verbal et la formation des concepts. Il fait appel à la compréhension auditive, à la mémoire, à l’expression verbale, à la faculté de distinguer les éléments essentiels de ceux qui ne le sont pas.
Le vocabulaire analyse la connaissance du lexique et la formation de concepts verbaux. Il met en valeur la mémoire à long terme, l’environnement culturel, développement du langage.
La compréhension analyse le raisonnement verbal, la conceptualisation, la capacité à utiliser les expériences antérieures, la compréhension et l’expression verbale, la capacité à expliquer des situations pratiques. C’est un test sensible aux références, aux normes sociales, à la maturité et au sens commun.
L’information. Subtest en supplément qui analyse l’acquisition, la rétention et la restitution de connaissances générales.
Le raisonnement verbal. Subtest en supplément qui évalue la compréhension verbale, le raisonnement analogique et verbal, la capacité d’intégrer et de synthétiser diverses informations, l’abstraction verbale, et la capacité à élaborer des concepts nouveaux.

Raisonnement perceptif

C’est l’analyse du raisonnement perceptif, du traitement spatial et de l’intégration visuo-motrice.

Le test des cubes évalue la capacité à analyser et à synthétiser les stimuli visuels abstraits.
L’identification de concepts analyse l’aptitude au raisonnement catégoriel et au raisonnement abstrait. L’enfant peut-il fournir une explication logique à son raisonnement ou se laisse-t-il emporter par son imagination, son humour? Sort-il de la consigne?
Les matrices analogiques évaluent l’intelligence fluide et la logique globale.
Les compléments d’images. Subtest en supplément qui analyse la perception et l’organisation visuelle ainsi que la reconnaissance visuelle des objets.

Mémoire de travail

La mémoire de travail implique l’attention, la concentration, le contrôle mental et le raisonnement.

Le test de la mémoire des chiffres évalue la mémoire auditive à court terme, les capacités de séquençages, l’attention et la concentration. Il s’effectue dans un ordre précis qui analyse la mémoire (par cœur), l’attention, l’encodage et le traitement auditif. Par ordre inverse, il analyse la mémoire de travail, la transformation de l’information, la manipulation mentale et la représentation visuo-spatiale. Le passage de l’un à l’autre nécessite une flexibilité mentale et une vivacité intellectuelle.
La séquence lettres et chiffres évalue le séquençage, la capacité à manipuler mentalement, l’attention, la mémoire auditive à court terme et les représentations visuo-spatiales.
L’arithmétique. Subtest en supplément qui analyse la manipulation mentale, la concentration, la mémoire à court terme et long terme, le raisonnement numérique, le séquençage fluide séquentiel et le raisonnement logique.

Vitesse de traitement

C’est l’aptitude à inspecter rapidement et correctement les informations visuelles simples, en vue de les traiter de manière séquentielle et de les discriminer.

Le code analyse la vitesse du traitement, la mémoire à court terme (des symboles), la capacité d’apprentissage, la perception visuelle et la coordination visuo-motrice, la capacité du balayage visuel (travail visuel important, stratégie visuelle, stratégie pour répondre à la consigne), la flexibilité cognitive, l’attention, la motivation, l’impulsivité (ne pas barrer trop vite).
Le symbole évalue la vitesse de traitement, la flexibilité cognitive, la concentration, la méthodicité, la mémoire visuelle à court terme et la coordination visuo-motrice.



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