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Syndrome hémolytique et urémique secondaire à la gemcitabine : à propos de six observations et revue de la littérature - 01/01/05

Doi : 10.1016/j.revmed.2004.11.016 
J. Desramé a, , C. Duvic b, C. Bredin c, D. Béchade a, P. Artru d, C. Brézault c, G. Defuentes a, J.M. Poirier a, L.M. Dourthe e, G. Coutant a, S. Chaussade c, A. de Gramont d, J.P. Algayres a
a Clinique médicale, hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, 74, boulevard de Port-Royal, 75005 Paris, France 
b Clinique de néphrologie, hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, 74, boulevard de Port-Royal, 75005 Paris, France 
c Service d'hépatogastroentérologie, hôpital Cochin, 27, rue du faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris, France 
d Service de médecine interne oncologie, hôpital Saint-Antoine, 184, rue du faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris, France 
e Clinique de radiothérapie oncologie, hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, 74, boulevard de Port-Royal, 75005 Paris, France 

*Auteur correspondant. Tél. : +33-1-40-51-44-12.

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Résumé

Le syndrome hémolytique et urémique est une complication rare des traitements par gemcitabine.

Méthodes. - Nous rapportons une série de six nouveaux cas de syndrome hémolytique et urémique secondaire à la gemcitabine, dont trois issus d'une étude rétrospective de 136 patients consécutifs traités par gemcitabine pour lesquels un dépistage systématique a été réalisé et analysons les 29 cas de la littérature pour lesquels des données cliniques sont disponibles afin de préciser la fréquence et les caractéristiques de cette complication.

Résultats. - Dans notre série rétrospective, la fréquence du SHU est de 2,2 %, très supérieure à celle précédemment rapportée (0,015 %) ou estimée à partir des données des études analysées (0,072 %). Pour les 35 cas cliniquement documentés, il s'agit toujours de patients traités pour des maladies localement évoluées ou métastatiques. Dans notre série et dans celle de la littérature, le nombre moyen de doses de gemcitabine (moyenne±déviation standard. minimum/maximum) (série personnelle : 26,5±6,6. 16/36, série de la littérature : 21±11. 8/54), la dose totale moyenne de gemcitabine (g/m2) (série personnelle : 24,5±6,3. 16/31,6, série de la littérature : 21,7±12,4. 2,4/54) et la durée moyenne du traitement (mois) (série personnelle : 8,2±1,9. 5,6/11, série de la littérature : 8,5±4,0. 3/18) sont comparables : l'existence de grandes variations individuelles apporte peu d'arguments pour une toxicité temps et/ou dose-dépendante. Le signe clinique le plus constant est l'apparition ou l'aggravation d'une hypertension artérielle, dans un contexte d'anémie modérée associée ou non à une thrombopénie. La gravité de l'insuffisance rénale est variable. L'existence de formes d'aggravation progressive et de formes biologiques pures au moment du diagnostic suggère l'intérêt d'un dépistage clinique et biologique systématique du syndrome hémolytique et urémique avant chaque injection de gemcitabine. Le pronostic immédiat est lié à l'évolution du syndrome hémolytique et urémique et en cas de guérison à celui de la maladie néoplasique. Le traitement repose sur l'arrêt de la gemcitabine, le contrôle de l'HTA et éventuellement l'apport de plasma frais congelé.

Conclusions. - Le dépistage clinique et biologique systématique du syndrome hémolytique et urémique au cours des traitements par gemcitabine pourrait permettre de mieux connaître cette complication, de la diagnostiquer et de la traiter plus précocement, ce qui pourrait avoir un impact positif pour les patients.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Hemolytic uremic syndrome is a rare condition during gemcitabine therapy.

Methods. - We report six new cases of hemolytic uremic syndrome related to gemcitabine, three issued from a retrospective study of 136 consecutive patients treated with gemcitabine for which a systematic screening of this side effect has been performed and 29 cases with clinical data available identified in the literature in order to better characterised frequency and clinical presentation of this side effect.

Results. - In our series, frequency of HUS is 2.2% and is higher than this previously reported (0.015%) or estimated with the data of clinical trials analysed (0.072 %). For 35 cases with clinical data available, the patients were always treated for a local advanced and/or metastatic disease. For our cases and for literature cases, at the time of diagnosis of hemolytic uremic syndrome, mean number of doses received (mean±standard deviation. Minimum/maximum)) (personal cases: 26.5±6.6. 16/36, literature cases: 21±11. 8/54), cumulative dose received (g/m2) (personal cases : 24.5±6.3. 16/31.6, literature cases: 21.7±12.4. 2.4/54) and duration of treatment (months) (personal cases: 8.2±1.9. 5.6/11, literature cases: 8.5±4.0. 3/18) are very closed and high individual variations observed for these factors are not consistent with a time and/or dose dependant toxicity. New-onset hypertension or exacerbation of underlying hypertension is the most common clinical manifestation, with mild anemia; thrombocytopenia is inconstant. The degree of severity of renal failure is highly variable. The existence of subacute clinical form with progressive worsening of the symptoms and biological form at the time of diagnosis suggest the interest of a systematic clinical and biological screening of this side effect, before each injection of gemcitabine. Early prognosis is linked to the evolution of hemolytic uremic syndrome and after hemolytic uremic syndrome healing, cancer progression. Treatment include gemcitabine discontinuation, antihypertensive drugs and if necessary fresh frozen plasma. Conclusions. - Systematic clinical and biological screening of hemolytic uremic syndrome during gemcitabine therapy should allow to better know this complication, to recognize and treat it earlier with a potential positive impact for patients.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Gemcitabine, Syndrome hémolytique et urémique, Insuffisance rénale

Keywords : Gemcitabine, Hemolytic uremic syndrome, Renal failure


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Vol 26 - N° 3

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