Les progrès techniques de la médecine, la notion d'accessibilité aux soins ont contribué au développement de l'urgence médicochirurgicale. La proximité de l'hôpital général en fait un lieu privilégié de soins psychiatriques. L'urgence psychiatrique n'est plus à concevoir comme un transfert à la demande d'un tiers vers l'établissement spécialisé le plus proche. Cette évolution a modifié le dispositif de soins psychiatriques au sein des urgences de l'hôpital général. Cet accueil psychiatrique apparaît aujourd'hui comme précieux dans le dispositif de soins apporté au patient. En effet, l'urgence psychiatrique se distingue des autres spécialités par l'importance du contexte dont elle est issue. Cette spécificité rend difficile la standardisation des soins. Trois types d'urgences se distinguent : les urgences psychiatriques pures, mixtes et les états aigus transitoires. Au-delà d'une classification, le concept de crise est plutôt à retenir dans la gestion de l'urgence psychiatrique. L'entretien aux urgences est un temps particulier de la prise en charge. Le psychiatre se doit d'entrer en relation, d'orienter, et d'apporter dès cette première rencontre un soulagement au patient. Par sa capacité à nouer une alliance thérapeutique, il joue un rôle prépondérant dans la prise en charge du sujet. Le partenariat entre le psychiatre et l'urgentiste répond à l'augmentation des intrications médicopsychologiques et à une certaine « psychiatrisation » de la médecine.