Objectif. - Le département du Val-de-Marne est concerné au même titre que l'ensemble de l'Ile-de-France, par une augmentation des contaminations féminines par le VIH, une augmentation sensible des IST, et des IVG encore nombreuses. Diverses études récentes sont venues souligner la baisse de l'utilisation des préservatifs depuis 1998. La possibilité de proposer un autre préservatif, plus directement maîtrisé par les femmes, peut-elle permettre de relancer l'usage du préservatif ?

Patients et méthodes. - Le conseil général a donc initié une étude, en population générale, du 1^er janvier 2001 au 31 décembre 2001, afin de connaître les critères d'acceptabilité du préservatif féminin.

Résultats. - Alors que les consultant(e)s n'avaient aucune demande particulière, un quart a finalement testé le préservatif féminin lors d'un rapport sexuel. Parmi eux, quatre sur dix sont prêt(e)s à le réutiliser. La curiosité est la première motivation des personnes qui ont accepté de tester le préservatif féminin (77 %). Les femmes ont essentiellement retenu comme avantages, la solidité et la pose avant le rapport sexuel. Le retrait différé est apparu, après utilisation, comme un avantage supplémentaire. Les inconvénients les plus fréquemment cités avant utilisation sont l'aspect et le caractère difficile de l'installation. Quand les femmes ont respecté la consigne de faire un essai de mise en place en dehors d'un rapport sexuel, la fréquence d'utilisation du préservatif féminin a été multipliée par trois. L'entretien de motivation avec les professionnels chargés de le présenter joue un rôle déterminant, puisque dès lors qu'une femme trouve un avantage au moins au préservatif féminin, elle le teste deux fois plus, même si elle lui trouve également beaucoup d'inconvénients.

Discussion et conclusions. - Avoir le choix des préservatifs multiplie les chances d'en utiliser au moins un. En disposant de deux préservatifs masculin et féminin, il y a un rééquilibrage au sein du couple de la responsabilité de la prévention : chacun se pose en tant qu'acteur de sa propre santé. Toutefois, adopter des procédures de prévention aussi contraignantes que l'utilisation d'un préservatif, nécessite d'avoir conscience d'en avoir besoin et d'y trouver des avantages notamment pour préserver sa bonne santé. Or, le nombre insuffisant de campagnes de prévention et de promotion de la santé en France ne favorise pas cette prise de conscience. La mise à disposition de préservatifs féminins peu chers aussi bien dans les pharmacies, les grandes surfaces, que celle gratuite dans les institutions reste une question non résolue.

Objectives. - As in the entire Ile-de-France, the Val-de-Marne is facing an increase in female contamination by HIV, a clear increase in STI and furthermore the number of legal abortions is still high. Various recent studies have emphasized the decrease in condom use since 1998. Can the possibility of proposing another condom, more specifically controlled by women, boost condom use?

Patients and methods. - The conseil général (local government authority) thus initiated a study in the general population, from January 1^st 2001 to December 31^st 2001, in order to study the criteria of acceptability of the female condom (FC).

Results. - Although the women coming to consultation had no specific requests a quarter finally tested the female condom during sexual intercourse. Among them 4 out of 10 are ready to use it again. Curiosity was the primary motivation of those who accepted to test the female condom (77 %). Women who were more at ease with their sexuality were twice more likely to test the female condom. Three main advantages were put forward by the women who tested the FC: the strength of the FC, the fact that insertion was possible prior to the sexual act and the possibility of postponing removal, the latter being considered a supplementary advantage. The disadvantages most frequently cited before use were its appearance and difficult insertion process. The frequency of utilisation of the FC was multiplied by three when women practised putting the condom in place in a non-sexual context. However, even when they recognized one or several disadvantages women accepted to test it. In addition, whenever a woman finds at least one advantage before use she is twice more likely to test it. This is where counselling by professionals in charge of presenting the FC becomes a deciding factor.

Discussion and conclusions. - The chance of using at least one sort of condom is increased when a choice of condoms is available. When both male and female condoms are available, the responsibility for prevention is better balanced within the couple: each partner can then be in charge of his or her own health. However the adoption of a barrier method such as the condom, means that the individual is conscious of such a need and finds that there are benefits mainly staying in good health. However the insufficient number of prevention and health promotion campaigns in France does not favour such an awareness. The availability of inexpensive female condoms in pharmacies, supermarkets as well as free distribution by certain institutions remains an unresolved question.