Les fractures isthmiques du pancréas - 01/01/01
P. Zerbib * , A. Brams, J.P. Chambon*Correspondance et tirés à part
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But de l'étude : Cette étude rétrospective avait pour but de rapporter sept observations de fracture isthmique du pancréas et de souligner la difficulté de leur diagnostic et de leur traitement ainsi que leur gravité.
Patients et méthode : D'octobre 1995 à mars 2000, sept cas de rupture isthmique du pancréas ont été observés. Le diagnostic a été porté d'emblée dans deux cas grâce à la tomodensitométrie (TDM) abdominale réalisée en urgence et chez les cinq autres patients il a été porté avec un retard de quatre à 12 jours surtout à cause de la fréquence et de la gravité des lésions associées présentes cinq fois sur sept. Une splénopancréatectomie gauche a été réalisée chez quatre patients ; une nécrosectomie avec drainage externe chez deux patients opérés tardivement et un patient n'a pas été opéré.
Résultats : Il y a eu un décès postopératoire lié à des lésions cérébrales associées. Après splénopancréatectomie gauche, il y a eu une fistule pancréatique minime tarie en moins d'une semaine chez deux patients. Après nécrosectomie et drainage, l'opération a été compliquée dans les deux cas par des abcès à répétition et par une fistule pancréatique abondante et prolongée.
Conclusion : Les fractures isthmiques du pancréas sont des lésions rares et graves. Le diagnostic est souvent fait lors d'une laparotomie en urgence pour hémopéritoine ou péritonite. L'existence d'une rupture canalaire confirmée par wirsungographie transpapillaire ou mieux par wirsungo-IRM est un argument majeur en faveur d'une pancréatectomie gauche lorsque l'état du patient le permet. Le simple drainage externe n'est justifié que lorsque la splénopancréatectomie gauche n'est pas possible.
Mots clés : rupture pancréatique ; splénopancréatectomie gauche ; tomodensitométrie.
Abstract |
Study aim: The aim of this retrospective study was to report on seven blunt fractures of the pancreas and to emphasize the difficulties of their diagnosis and treatment as well as their severity.
Patients and method: From October 1995 to March 2000, seven cases of blunt fracture of the pancreas were observed. The diagnosis was immediate in two cases, due to an emergency abdominal CTscan, and for the five other patients it was postponed by 4 to 12 days because of the frequency and severity of the associated lesions present in five cases out of seven. A left splenopancreatectomy was performed in four patients; a late necrosectomy with external drainage in two patients; and one patient was not operated on.
Results: There was one postoperative death due to associated cerebral lesions. After left splenopancreatectomy a pancreatic fistula dried up in less than a week in two patients. After necrosectomy and drainage, the operation was complicated in the two cases because of repetitive abscesses and a large and long-lasting pancreatic fistula.
Conclusion: Blunt fractures of the pancreas are rare and serious lesions. The diagnosis is often made during an emergency laparotomy for hemoperitoneum or peritonitis. The existence of a canal rupture confirmed by transpapillary wirsungography, or better by wirsungo-MRI, is a strong arguing point for a left splenopancreatectomy when the patient's state allows it. Simple external drainage is only justified when the left splenopancreatectomy isn't possible.
Mots clés : CTscan ; left splenopancreatectomy ; pancreatic fracture.
Plan
Vol 126 - N° 5
P. 421-426 - juin 2001 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.