Durée du traitement anticoagulant oral dans la maladie thromboembolique veineuse - 01/01/01
L.
Pinède
**
**Correspondance et tirés à part
| pages | 12 |
| Iconographies | 3 |
| Vidéos | 0 |
| Autres | 0 |
Résumé |
Propos. - La durée optimale du traitement anticoagulant oral après un premier épisode de maladie thromboembolique veineuse reste encore controversée. Il est essentiel d'évaluer conjointement l'effet positif des anticoagulants qui réduisent l'incidence des récidives et leur effet négatif qui est la survenue de complications hémorragiques iatrogènes. L'objectif de cet article est de faire une mise au point sur l'état actuel des connaissances dans ce domaine.
Actualités et points forts. - Les données récentes, fondées sur les résultats d'essais contrôlés, montrent qu'il est nécessaire d'envisager une gestion personnalisée de la durée du traitement anticoagulant oral en fonction de la gravité de la maladie thromboembolique veineuse et de la présence ou non de facteurs de risque. Ainsi, six semaines de traitement sont suffisantes chez les patients avec une thrombose veineuse profonde surale isolée. Au décours d'une thrombose veineuse profonde proximale et/ou d'une embolie pulmonaire, une durée de traitement brève (trois mois) semble suffisante chez les patients avec un facteur de risque temporaire, mais une durée de traitement plus prolongée (au minimum six mois) est nécessaire chez ceux avec un facteur de risque permanent ou une maladie thromboembolique veineuse idiopathique. Les thrombophilies biologiques acquises ou héréditaires doivent être réparties entre celles qui sont fréquentes mais associées à un risque faible de récidive (facteur V Leiden hétérozygote isolé ou mutation du gène de la prothrombine) et celles qui sont plus rares mais associées à un risque élevé de récidive (déficit en antithrombine, protéine C ou S, anticorps anticardiolipines). Ainsi la présence de l'une de ces dernières causes de thrombophilie justifie un traitement anticoagulant oral prolongé.
Perspectives et projets. - 1) Chez les patients avec un risque élevé de récidive thromboembolique, surtout ceux avec une thrombophilie biologique, les données actuelles de la science sont insuffisantes et de nouveaux essais contrôlés sont indispensables. Afin d'essayer de réduire le risque hémorragique, une évaluation de faible dose (INR cible 1,5-2,0) ou de dose fixe d'anticoagulants oraux sont nécessaires. 2) D'après les données actuellement disponibles, la durée optimale du traitement anticoagulant oral est incertaine dans certains cas. Nous avons réalisé une méta-analyse d'après les données résumées de la littérature qui suggère qu'une durée de traitement prolongée est supérieure à une durée plus brève. Nous proposons de réaliser une méta-analyse internationale à partir des données individuelles des patients inclus dans les essais, et cette approche nous permettra d'obtenir des conclusions plus solides sur cette problématique très importante en pratique clinique.
Mots clés : thrombose veineuse profonde ; embolie pulmonaire ; maladie thromboembolique veineuse ; traitement anticoagulant oral ; antivitamines K.
Abstract |
Purpose. - The optimal duration of oral anticoagulant therapy after a first episode of venous thromboembolism is still a matter of debate. It is essential to balance the desired effect of the anticoagulants in reducing recurrences against the risk of major bleeding. The aims of this paper are to describe the current concepts in this field.
Current knowledge and key points. - Recent data, based on randomised controlled trials, suggest that it is necessary to tailor the duration of anticoagulation individually according to the topography of venous thromboembolism and the presence of risk factors. A 6-week treatment for patients with isolated calf vein thrombosis is sufficient. For proximal thrombosis and/or pulmonary embolism, a short anticoagulant course seems sufficient in patients with temporary risk factors (3 months) and a longer anticoagulant course (6 months at least) is recommended for cases with permanent risk factors or idiopathic venous thromboembolism. The inherited or acquired hypercoagulable states can be divided into those that are common and associated with a modest risk of recurrence (i.e., isolated factor V Leiden or G20210A prothrombin gene) and those that are uncommon but associated with a high risk of recurrence (i.e., antithrombin, protein C or S deficiencies and anticardiolipin antibodies). Thus, the presence of one of these last abnormalities favours more prolonged anticoagulant therapy.
Future prospects and projects. - 1) For patients at high risk of recurrence, there is a paucity of evidence-based medicine, particularly for patients with biological thrombophilia, and randomised controlled trials in this population are required. An assessment of low- or fixed-dose oral anticoagulation is also necessary in order to reduce the bleeding risk. 2) It is not always possible to precisely determine the optimal duration with the available data. We have performed a meta-analysis on summary data which suggests that a long course of oral anticoagulant therapy is superior to a short course. An individual meta-analytic approach is needed to draw more precise conclusions on an interesting and important clinical topic and we propose to perform this analysis in a international collaborative group.
Mots clés : venous thromboembolism ; deep vein thrombosis ; pulmonary embolism ; oral anticoagulant therapy ; duration of anticoagulants.
Plan
Vol 22 - N° 12
P. 1225-1236 - décembre 2001 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?
