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Technique de peeling au phénol utilisable au niveau des paupières - 28/09/11

Doi : 10.1016/B978-2-8101-0054-5.50020-2 


Procédé et formules de Gregory P. Hetter
Avec l’aimable participation du Dr Alain Bonnefon

Le « peeling » est une technique largement utilisée, depuis longtemps, par de nombreux auteurs qui en ont donné des codifications bénéficiant d’un excellent recul (Litton, Baker.) De nombreuses substances ont été proposées, mais le phénol, manié avec expérience et selon des règles bien précises, est de loin le produit le plus efficace.

Il s’agit d’une technique très efficace de traitement des altérations intrinsèques superficielles de la peau. Le principe est une abrasion des couches superficielles de la peau, par brûlure chimique contrôlée, qui sera suivi d’une régénération par cicatrisation spontanée à partir des annexes ; ce phénomène estompe alors les ridules cutanées.

Cette technique est d’un maniement plus aisé que les lasers ou les microdermabrasions.

Une préparation de la peau à base de Retin-A® et d’hydroquinone peut être préconisée 6 semaines avant le peeling. Cependant, cet usage, habituel dans d’autres techniques de peeling, n’est pas de règle pour le peeling au phénol couramment pratiqué par les principaux auteurs adeptes de la technique.

Au cours de l’application, toutes précautions doivent être prises pour protéger la cornée.

Une évaluation de l’épaisseur de la peau, de sa coloration, est indispensable.

Les formules conseilléesPour la patte-d’oie

4 cm3 de phénol à 88 %.
6 cm3 d’eau stérile.
16 gouttes de Septisol® (ou Mercryl®, Septivon®).
Hetter, dans sa description princeps, ajoute 1 goutte d’huile de croton.

Pour la paupière (en général inférieure)

Prendre 3 cm3 de la préparation précédente.
Ajouter :
cm3 de phénol à 88 % ;
5 cm3 d’eau stérile.

Le matériel (Figure 1)

Il faut disposer de :

cupules pour faire le mélange extemporanément ;
cotons-tiges pour l’application du mélange ;
compresses non tissées pour l’essuyage ;
seringues graduées pour l’eau stérile et le phénol ;
compte-goutte pour le Septisol®.

L’application est douloureuse, mais cette sensation de brûlure ne dure pas plus de 2s. Une anesthésie locorégionale ou une anesthésie locale peuvent cependant être utilisées.

L’application se fait au coton-tige imbibé, par passages non appuyés, en évitant la « coulure » du produit. Un tamponnement sec est pratiqué dès l’apparition de la couleur blanche uniforme (Figure 2). Une couche épaisse de vaseline est ensuite appliquée.

Précautions postopératoires

Nettoyage très doux, par tamponnement, avec un gant de toilette propre imbibé d’eau thermale froide et à la compresse non tissée, et application de vaseline (3 fois par jour pendant 8 j).

Protection solaire absolue pendant 2 mois au minimum à l’aide d’une crème écran total grasse transparente (indice 50), suivie d’application d’un fond de teint. Pour la nuit, les soins habituels pour la peau (crèmes de nuit…) sont suffisants.

Suites à long terme

Il y a très rarement une petite décoloration cutanée, faisant paraître la zone traitée plus claire que les zones voisines. Il faut en avertir le ou la patient(e), surtout en cas de peau très mate, tannée par le soleil. Sur des peaux claires, ce phénomène ne se voit pas. Mais l’efficacité sur les ridules compense nettement cet inconvénient, par ailleurs très bien assumé si une bonne information a été donnée. Avec le temps et après exposition solaire ultérieure, la pigmentation normale revient.

L’hyperpigmentation est rare mais longue à traiter (topiques dépigmentants). Elle est plus gênante, plus difficile à camoufler qu’une dépigmentation. Son apparition est due au non-respect des consignes. Sa disparition demande plusieurs mois.

La cicatrisation hypertrophique, et à l’extrême chéloïdienne, est la conséquence d’un trop fort dosage et d’une application trop prolongée, ou d’une mauvaise appréciation des qualités de la peau. C’est une complication redoutable et très difficile à traiter, elle est heureusement extrêmement rare.

Le retentissement cardiaque théoriquement possible d’une résorption du phénol est exceptionnel. Il convient cependant de se munir de moyens de surveillance et de traitement.



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