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Précarité et santé en pédiatrie : expérience du Centre de bilans de santé de l'enfant de Paris - 01/01/00

M.D.  Tabone,  C.  VinceletCorrespondance et tirés à part

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Résumé

Les données sur l'état de santé global des enfants défavorisés sont rares en France. Les objectifs de cette étude étaient de comparer la fréquence de divers problèmes sanitaires en fonction du milieu socioéconomique et de déterminer si les enfants en situation de précarité bénéficient plus particulièrement des bilans de santé.

Patients et méthodes. - L'étude transversale a porté sur 5 733 enfants venus consulter au Centre de bilans de santé de Paris entre septembre et décembre 1998. Trois groupes ont été définis selon des critères liés aux ressources et au statut familial : précaire, à risque de précarité et non précaire.

Résultats. - L'état de santé des enfants précaires se distingue par une prévalence plus élevée des surcharges pondérales importantes (1,2 % versus 0,3 % chez les enfants à risque de précarité et 0,4 % chez les non précaires), des carences martiales (25,7 % à dix mois versus 16,2 % et 10,4 %), et des caries (20,6 % à quatre ans versus 15,6 % et 6,4 %). Les amétropies sont plus fréquentes, mais rarement corrigées avant les bilans, chez les enfants à risque de précarité ou précaires. Ces enfants ont plus de difficultés psychomotrices que les autres. Après les bilans, les prises en charge thérapeutiques nécessaires sont obtenues de façon équivalente dans les trois groupes.

Conclusion. - La prévalence des anomalies constatées est globalement plus élevée chez les enfants en situation sociale difficile. À l'issue des bilans, ces enfants accèdent autant que les autres au système de soins. Une évaluation à plus long terme du bénéfice des bilans proposés serait à envisager.

Mots clés  : santé publique ; santé mentale ; facteurs socioéconomiques ; services sanitaires.

Abstract

Data on disadvantaged children's health are rare in France. The objectives of this study were to compare the frequency of various health problems according to socioeconomic status and to determine if socially vulnerable children benefit from health checkups more than others.

Patients and methods. - This cross-sectional study was conducted in 5,733 children who underwent a health checkup in Paris between September and December 1998. Three groups were defined according to family income estimation and status: socially vulnerable, at risk of vulnerability, and standard.

Results. - Health status of socially vulnerable children is characterized by a higher prevalence of significant overweight (1.2% versus 0.3% in children at risk of vulnerability and 0.4% in the standard group), iron deficiency (25.7% by age ten months versus 16.2% and 10.4%, respectively), and cavities (20.6% by age four years versus 15.6% and 6.4%, respectively). Ametropia are more frequent in children from socially vulnerable or at risk of vulnerability groups, but not often corrected. These children present more psychomotor disorders than the others. Following checkups, management of observed health problems is identical in the three groups.

Conclusion. - Prevalence of studied troubles is higher in children living in low socioeconomic condition. Following checkups, these children have access to health care services in most cases. Long-term evaluation of the benefit of such health examinations should be performed.

Mots clés  : mental health ; health services accessibility ; socioeconomic factors ; child.

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Vol 7 - N° 12

P. 1274-1283 - décembre 2000 Retour au numéro
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