Ce travail a colligé plusieurs objectifs : estimer, en France, les fréquences de prescription nationales des psychotropes chez les enfants et adolescents ; confronter les prévalences de prescription aux données de consommation pour les adolescents âgés de 17ans ; étudier les associations de psychotropes du fait de l’accroissement de cette pratique ; enfin, mesurer l’impact de mesures de Santé publique, telles que les mises en garde concernant les prescriptions d’antidépresseurs, à travers l’évolution de leur prévalence entre 2002 et 2006. Les données de différentes caisses d’assurance maladie ont été sollicitées pour calculer l’estimation de la prévalence française des différents psychotropes. La consommation à quant à elle a été calculée grâce aux données de l’Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense (ESCAPAD). Une base de données des prescriptions de médecins généralistes et psychiatres (Cegedim Strategic Data) a été utilisée pour modéliser les associations médicamenteuses et pour suivre l’évolution des prescriptions d’antidépresseurs entre 2002 et 2006. L’estimation de la fréquence annuelle de prescription de psychotropes chez les enfants et adolescents de 18ans et moins est de 2,2 %. En revanche, la consommation réelle est plus élevée. En 2005, l’enquête ESCAPAD montre qu’en 2005, 14,9 % des sujets âgés de 17ans ont pris un traitement pour dormir ou pour les nerfs. Seule la moitié de ces prises médicamenteuses provenait d’une indication par un médecin. Par ailleurs, près d’un tiers des prescriptions sont multiples et les antidépresseurs sont les psychotropes les plus concernés. Enfin, les prescriptions d’antidépresseurs ont significativement diminué depuis les mises en garde émises en 2004. Au total, ce travail a permis de caractériser la fréquence de l’utilisation des psychotropes en France et certaines de leurs modalités d’usage. Il rappelle en différents points le cadre non officiel dans lequel ces traitements sont prescrits et utilisés, et la nécessité d’une surveillance de ces pratiques en termes de Santé publique. Ces modalités d’usage sont elles-mêmes le reflet des représentations culturelles des maladies mentales de l’enfant.

This work had several aims: to estimate the frequency of prescription of psychotropic medications in children and adolescents in France; to compare the prevalence of prescription with the consumption data for adolescents aged 17; to study associations of psychotropics because of the increase co-prescriptions as practice; Finally, to assess the impact of public health measures such as warnings about the prescription of antidepressants by studying changes in their prevalence between 2002 and 2006.

Data from different health insurance companies were used to calculate the estimate of the prevalence of various psychotropic French. Consumption was calculated using data from the Survey of Health and Consumption in the Call for Defense Readiness (ESCAPAD). A database of prescriptions of general practitioners and psychiatrists (Cegedim Strategic Data) was used to model the combination therapies and to monitor prescriptions of antidepressants between 2002 and 2006.

The estimated annual frequency of prescription of psychotropic drugs in children and adolescents 18 years of age is 2.2% in France. However, psychotropic consumption is higher. In 2005, 14.9% of subjects aged 17 took treatment for sleep or nerves. Only half of these came from a drug taken by a medical indication. Moreover, nearly one third of prescriptions were multiple. Antidepressants are most concerned. Finally, prescriptions of antidepressants significantly decreased since the warnings issued in 2004.

This work has allowed us to characterize the frequency of use of psychotropic drugs in France and some of their terms of use. It recalls at various points the unofficial way these treatments are often prescribed and used, and the need for monitoring these practices in terms of Public Health. These terms of use are themselves a reflection of cultural representations of mental illness of the child.