L'ankylostomiase est une helminthiase digestive cosmopolite, due à deux nématodes, Ancylostoma duodenale et Necator americanus. Survenant dans tous les pays chauds et humides, elle affecte près du quart de la population mondiale. Relativement bénigne dans les régions tempérées, elle est responsable en zone tropicale d'une infestation parasitaire souvent massive avec spoliation sanguine pouvant conduire à une anémie pernicieuse. Son retentissement peut être dramatique chez les jeunes enfants qui sont particulièrement vulnérables lors de la croissance et chez qui un traitement insuffisant ou absent expose à des séquelles neurologiques psychomotrices définitives. Chez les femmes enceintes ou en âge de procréer, l'anémie est responsable de naissances prématurées et de mortalité maternelle, prénatale ou périnatale élevées. Les traitements antihelminthiques à base de benzimidazolés sont efficaces à l'échelon individuel, mais n'évitent pas une rechute de l'infection après leur arrêt. De plus, leur utilisation au cours de traitement de masse expose à de nombreux échecs en l'absence d'amélioration comparable des conditions de vie et du niveau d'hygiène. De nombreux travaux de recherche ont permis ces dernières années d'identifier un grand nombre de protéines d'ankylostome, de mieux comprendre leur rôle dans la pathogénie de l'infection et leur potentielle utilisation comme cibles vaccinales. L'espoir porte sur un vaccin qui immunise aussi bien sur le plan collectif qu'individuel ou bien sur un vaccin qui, associé aux chimiothérapies antiparasitaires permettrait d'espacer les périodes de traitement répétées et diminuer ainsi le risque d'apparition de résistance médicamenteuse.