Objectif : Évaluer la position des médecins sur la légalisation de l'euthanasie en fonction de leurs caractéristiques professionnelles et de leurs attitudes vis-à-vis de la communication médecin-patient, du traitement de la douleur ou de certains actes médicaux en situation de fin de vie.

Méthode : Analyse statistique des données recueillies auprès de 1 000 médecins recrutés pour l'enquête de connaissances « Attitudes et pratiques face aux soins palliatifs – 2002 ».

Résultats : Quatre cent vingt-cinq médecins sont d'accord avec la proposition de voir entrer l'euthanasie dans un cadre légal, comme aux Pays-Bas. Un recours inadéquat à la morphine et le fait d'assimiler la sédation en fin de vie à un acte d'euthanasie sont associés à une opinion en faveur d'une légalisation.

Conclusion : Sensibiliser davantage les médecins sur le rôle des traitements de la douleur et sur la place de la sédation dans les soins palliatifs permettrait de clarifier leur position à l'égard de l'euthanasie.

Objectives : To evaluate opinion of physicians about the legalization of euthanasia according to their professionnal characteristics, their attitudes toward morphine, their attitudes toward communication with end-of-life patients, and their perception of specific types of terminal care.

Method : Univariate and multivariate analyses were carried out from data collected among 1.000 general practitioners, oncologists, neurologists and HIV specialists (French cross-sectional survey on palliative care, 2002).

Results : 42.5% of physicians agreed with the statement that euthanasia should be legalized as it is already the case in the Netherlands. Inadequate prescription of morphine and calling terminal sedation as active euthanasia were associated with a favorable opinion toward legalization of euthanasia.

Conclusion : Specific training on pain management and terminal sedation would help physicians to have a better view of the problem of euthanasia.