La synthèse chimique et les premières études expérimentales de l’effet hypoglycémiant de la metformine ont été quasiment contemporaines de la découverte et la diffusion de l’insuline, mais il faudra attendre la fin des années 1950 pour que reprennent les études cliniques de la molécule, conduisant à sa mise sur le marché en 1959, aux côtés de deux autres biguanides, la buformine et la phenformine. Cette dernière sera retirée du marché en raison de son risque important d’acidose lactique et de ses résultats défavorables en termes de mortalité cardiovasculaire dans l’University Group Diabetes Program (UGDP). La buformine connaissant le même sort, la metformine restait alors le seul représentant de la classe, et ce dans certains pays seulement, et sa place thérapeutique restait loin derrière celle des sulfamides hypoglycémiants. Il faudra attendre la reconnaissance du rôle de l’insulinorésistance, puis l’introduction de la metformine aux États-Unis, en 1994, puis les résultats de l’United Kingdom prospective diabetes study (UKPDS), pour que cette molécule se hisse au premier rang de la stratégie thérapeutique du diabète de type 2.

Depuis lors, la metformine ne cesse de susciter des travaux dans divers domaines, plus ou moins reliés à l’insulinorésistance :

• prévention du diabète ;
• protection cardiovasculaire ;
• prévention et traitement du cancer ;
• prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques,…

Ses contre-indications sont maintenant revues à la baisse, en raison de sa bonne sécurité d’emploi et de ses bénéfices thérapeutiques variés.

While the first chemical synthesis and experimental studies of the hypoglycaemic potency of metformin were almost contemporaneous with the discovery and the spread of insulin, the therapeutic studies restarted only during the late 50s, leading to the launching of the drug in 1959, in the meantime that two other biguanides, butformin and phenformin. The latter has been withdrawn from the market in the early 70s because of its high risk of lactic acidosis and the increase in cardiovascular mortality in the University Group Diabetes Program (UGDP). The same occurring for butformin, metformin remained the sole biguanide on the market, this is some countries only, and mainly as a second line therapy, after sulfonylureas failure.

The recognition of the role of insulin resistance in the pathogenesis of type 2 diabetes and the launch of metformin in the U. S., in 1994, followed a few years later by the results of the United Kingdom Diabetes Prospective Study (UKPDS) pushed the drug at the first rank in all countries. Several works are ongoing in several fields more or less related to insulin resistance: diabetes prevention, cardiovascular protection, prevention and treatment of cancer, treatment of polycystic ovary syndrome… and the contraindications of the drug have been progressively relaxed on the basis of its long term safety and various benefits