Les manifestations anxieuses sont fréquentes dans la dépression, que ce soit sous forme de troubles anxieux caractérisés ou sous forme de symptômes associés. Ces symptômes anxieux entraînent une augmentation du risque suicidaire, et seraient associés à une évolution plus sévère et plus chronique des troubles dépressifs. Les effets indésirables des anxiolytiques, en particulier des benzodiazépines, ont conduit à en limiter les indications. De ce fait, le traitement médicamenteux des manifestations anxieuses liées à la dépression repose en première intention sur le choix d'un antidépresseur doté de propriétés anxiolytiques. Le choix se pose actuellement fréquemment vers les antidépresseurs inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine, qui sont moins sédatifs que les antidépresseurs tricycliques initialement utilisés dans cette indication (amitriptyline, maprotiline…). Le escitalopram, énanthiomère actif du citalopram, a fait la preuve de son efficacité et de sa rapidité d'action sur la symptomatologie dépressive dans les épisodes dépressifs majeurs. Une analyse groupée de trois études comparant le citalopram et le escitalopram au placebo dans les troubles dépressifs a permis d'étudier spécifiquement l'action de ces molécules sur la composante anxieuse des troubles dépressifs. L'anxiété était évaluée quantitativement par l'item 6 (tension interne) de la MADRS, et, pour deux des trois études, par le sous-score « anxiété » de l'échelle HAM-D et par le score total à l'HAM-A. Les résultats montrent, pour les deux molécules actives, une supériorité significative par rapport au placebo. De plus, avec le escitalopram, cette amélioration apparaît significative dès la fin de la première semaine de traitement (p < 0,05) ; à la fin de la deuxième semaine de traitement, le degré de significativité est encore plus net (p < 0,001). Le profil de tolérance des deux produits actifs est très favorable.

Selective serotonin reuptake inhibitors, the antidepressants most widely prescribed today, exert specific action against various anxiety disorders and have an excellent acceptability profile. In addition, anxiety problems are commonly seen in depression, in the form of either characterised anxiety disorders or associated anxious symptoms. Such symptoms of anxiety result in increased risk of suicide and appear to be associated with development of more severe and chronic depressive disorders. Because of the adverse effects associated with anxiolytics, in particular benzodiazepines, their indications have been restricted. Consequently, first-line drug therapy for anxiety symptoms associated with depression involves selection of an antidepressant having anxiolytic properties. Specific serotonin reuptake inhibitors are commonly favoured at present since they have a less pronounced sedative effect than the tricyclic antidepressants (e.g. amitriptyline, maprotiline). Escitalopram, the active enantiomer of citalopram, has demonstrated efficacy and rapidity of action upon depressive symptoms seen in major depressive episodes. Global analysis of three studies comparing citalopram and escitalopram with a placebo in depressive disorders allowed specific investigation of the activity of these molecules upon the anxiety component of depressive disorders. Anxiety was quantitatively evaluated using item 6 (inner tension) of the MADRS, and for two of the three studies, using the « anxiety » sub-score of the HAM-D as well as the HAM-A total score. The results for the two active molecules demonstrate significant superiority in comparison with the placebo. Furthermore, in the case of escitalopram, this improvement appeared significant as of the first week of treatment (p < 0.05) ; by the end of the second week of treatment, the degree of significance was even more pronounced (p < 0.001). The tolerability profile of these two active substances was very good. These studies thus demonstrate the efficacy of escitalopram against anxiety symptoms associated with depression, together with particularly interesting rapidity of action. Use of an antidepressant with proven activity against anxiety accompanying depression avoids the need for co-prescription of tranquillizers, which themselves are not devoid of adverse effects.