La lecture des pages de ce rapport abondamment illustré pour un lecteur non initié lui paraîtrait terrifiante tant la liste des complications et des séquelles de nos thérapeutiques carcinologiques ORL est grande.

Elle l'inciterait sans explication de notre part à fuir des traitements qui ont pourtant ont fait leurs preuves et la iatrogénie prendrait alors le pas sur la survie.

Cet ouvrage est dédié à tout professionnel ayant en charge un cancer des voies aériennes supérieures, afin d'avoir une évaluation globale de la iatrogénie de ses thérapeutiques pour pouvoir délivrer une information claire, précise et loyale aux patients et à leurs aidants. Il souligne une nouvelle fois la nécessité d'une approche multidisciplinaire de la prise en charge en cancérologie cervico-faciale qui explique la concentration actuelle des moyens dans des centres référencés réunissant équipes médicales et soignantes en mesure de gérer les effets collatéraux des traitements.

Cependant, les nouvelles technologies, telles que chirurgie minimale invasive, cartographie génétique tumorale ou nouvelles sources de radiothérapie, sont porteuses de l'espoir de diminuer notablement ces complications et séquelles.

Dans ce sens, une prise en charge carcinogique de plus en plus individualisée permettra des options thérapeutiques plus nombreuses, mieux adaptées et moins iatrogènes.

Toute nouvelle thérapeutique en cancérologie ORL nécessitera d'être évaluée, non seulement en termes d'efficacité mais aussi en termes de complications et séquelles dans toutes leurs dimensions médicales, sociétale, économique, afin de ne pas trop altérer la qualité de vie et la réinsertion sociale après traitement.

La survenue des cancers des voies aérodigestives supérieures à un âge toujours plus avancé de la vie rend encore plus impératif de savoir prévenir des complications et séquelles souvent létales à cet âge.

Une évaluation adaptée et préthérapeutique du milieu social, de la qualité de vie et des aspirations de nos patients sera de plus en plus indispensable dans le futur pour apprécier le retentissement individualisé des séquelles de nos traitements. Cette évaluatiton impactera certainement beaucoup plus le choix de nos traitements.

Gageons que cette approche des complications et séquelles de nos traitements nous incitera fortement à développer des mesures préventives et une recherche clinique efficace de manière à mieux évaluer la balance individuelle bénéfices/risques du patient et pour que l'équipe qui le prend en charge respecte ce vieil adage toujours d'actualité : «Primum non nocere».

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