Les médicaments administrés par voie générale sont une source de modifications « cosmétiques » habituellement limitées dans le temps mais parfois prolongées ou définitives avec fort retentissement esthétique. Les troubles de la pigmentation sont dominés par des hyperpigmentations dont les mécanismes sont variés, parfois multiples pour une même molécule. De couleur très variée, elles sont soit localisées, revêtant l'aspect de mélasma prédominant aux zones photo-exposées, soit diffuses. Les hypochromies sont plus rares, parfois vitiligoïdes. Aux dyschromies cutanées, s'associent volontiers des troubles de la pigmentation des ongles et des cheveux. Les médicaments entraînent, outre des troubles de la pigmentation, des altérations des cheveux et des poils : alopécie, pelade, modifications de structure, hypertrichose, hirsutisme. Les ongles sont parfois altérés dans leur structure : lignes de Beau, onychomadèse, onycholyse. Les éruptions acnéiformes représentent 1 % des réactions cutanées aux médicaments ; elles sont papulopustuleuses, souvent non comédoniennes. Les inhibiteurs du récepteur de l'epidermal growth factor (EGF) sont à l'origine d'une éruption papulopustuleuse à type de folliculite, prédominant dans les zones séborrhéiques, parfois sévères, améliorées par les antibiotiques locaux ou les cyclines. La xérose cutanée et la dermite séborrhéique sont parfois d'origine iatrogène. Les lipodystrophies d'abord décrites avec les insulines sont désormais surtout liées aux trithérapies antirétrovirales. Elles se caractérisent par une lipoatrophie et/ou une lipohypertrophie associées à des troubles métaboliques avec un risque accru d'athérosclérose. La prise en charge des effets indésirables liés aux médicaments peut parfois bénéficier des progrès des lasers (hyperpigmentation, excès de pilosité), des techniques de comblement (lipodystrophie).