Déficits immunitaires primitifs - 01/01/99
Pierre Quartier : Chef de clinique-assistant
Alain Fischer : Professeur des Universités, praticien hospitalier
Service d'immunologie et d'hématologie pédiatriques, hôpital Necker-Enfants Malades, 149, rue de Sèvres, 75743 Paris cedex 15 France
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Résumé |
Des progrès majeurs sont intervenus récemment dans la compréhension des bases génétiques et moléculaires d'un grand nombre de déficits immunitaires primitifs. Ceux-ci contribuent à mieux définir la nosologie de ces maladies, en facilitant le diagnostic et le conseil génétique. Les connaissances actuelles concernant les déficits immunitaires primitifs T et B sont ici discutées.
De par la place centrale qu'occupent les lymphocytes T dans le système immunitaire, les déficits de l'immunité cellulaire s'accompagnent en général d'un dysfonctionnement combiné de l'ensemble des effecteurs de la réponse immune. Quatre grands types de manifestations cliniques se rencontrent ainsi dans les déficits de l'immunité cellulaire : les infections, particulièrement à micro-organismes à développement intracellulaire, l'allergie, l'auto-immunité et une susceptibilité accrue à certaines pathologies malignes. Ces déficits sont répartis en trois grands types de syndromes : les déficits immunitaires combinés sévères (DICS) caractérisés par un défaut profond de la différenciation T et responsables d'un décès précoce en l'absence de greffe de moelle osseuse ; les déficits de l'immunité cellulaire avec lymphocytes T présents, caractérisés par des lymphocytes T en nombre réduit et/ou peu fonctionnels, dont l'expression clinique est variable mais dont l'évolution est le plus souvent mortelle en quelques années en l'absence de greffe de moelle osseuse ; enfin, les déficits immunitaires complexes dont les deux principaux sont le syndrome de Wiskott-Aldrich et l'ataxie-télangiectasie.
Les déficits de l'immunité humorale sont dus à un défaut de différenciation et/ou d'activation des lymphocytes B responsable d'une production défectueuse des différents types d'immunoglobulines (Ig). Les infections bactériennes à répétition, notamment de la sphère oto-rhino-laryngologique (ORL), et bronchopulmonaires, sont la complication la plus fréquente mais certaines infections virales sont également rencontrées. Outre les complications infectieuses, ces déficits immunitaires sont également associés à des pathologies auto-immunes. La prise en charge thérapeutique repose essentiellement sur le traitement substitutif par Ig polyvalentes et sur une antibiothérapie adaptée.
Pour tous ces déficits, le facteur pronostique essentiel est l'âge des patients au moment du diagnostic. Il est ainsi essentiel de savoir suspecter et reconnaître un déficit immunitaire primitif afin d'adresser le patient dans un centre spécialisé pour permettre une prise en charge diagnostique et thérapeutique précoce et adaptée.
Plan
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