Modifications potentielles des recommandations françaises sur les infections péri-prothétiques fondées sur la réunion de consensus international ICMPJI - 19/07/14

Potential changes of French recommendations about periprosthetic infections based on the international consensus meeting (ICMPJI)

Doi : 10.1016/j.rcot.2014.04.003

M. Ollivier ^a,^⁎,^b , E. Senneville ^c,^d,^e, M. Drancourt ^a,^b,^f, J.-N. Argenson ^a,^b, H. Migaud ^d,^e,^g
^a Service de chirurgie orthopédique, institut du mouvement et de l’appareil locomoteur, hôpital Sainte-Marguerite, AP–HM, CHU de Marseille, Aix-Marseille université, 270, boulevard de Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France
^b Centre de référence pour le traitement des infections ostéo-articulaires sud-méditerranée, AP–HM, CHU de Marseille, Aix-Marseille université, 13006 Marseille, France
^c Service universitaire de maladies infectieuses et du voyageur, hôpital Dron, rue du Président-Coty, 59208 Tourcoing, France
^d Centre de référence pour le traitement des infections ostéo-articulaires G4 Lille-Tourcoing, hôpital Salengro, CHRU de Lille, rue Émile-laine, 59037 Lille, France
^e Université Lille-Nord de France, 59000 Lille, France
^f Laboratoire de microbiologie, hôpital Timone, AP–HM, CHU de Marseille et URMITE, faculté de médecine, IHU méditerranée infection, Aix-Marseille université, 13006 Marseille, France
^g Service d’orthopédie C, CHRU de Lille, rue Émile-Laine, 59000 Lille, France

^⁎Auteur correspondant.

Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Saturday 19 July 2014
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

Introduction

Malgré de nombreux travaux consacrés à la prévention, au diagnostic et au traitement des infections péri-prothétiques (IPP), les pratiques chirurgicales reposent parfois dans ce domaine sur des bases scientifiques limitées. Une large conférence de consensus regroupant 50 pays, dénommée International Consensus Meeting on Periprosthetic Joint Infection (ICMPJI) a produit en 2013 des recommandations robustes.

Hypothèse

Les conférences de consensus françaises ne comportent pas de divergence majeure avec l’ICMPJI.

Matériel et méthodes

Une traduction du consensus ICMPJI qui regroupait 300 experts et aboutissant à 207 recommandations a été effectuée par quatre lecteurs dont 2 avait participé à la conférence afin de rechercher d’éventuelles divergences avec les pratiques et recommandations françaises.

Résultats

Nous avons identifié 23 divergences majeures ou innovations par rapport aux recommandations et pratiques usuelles françaises. Parmi celles-ci, la non-recherche systématique du portage nasal ou urinaire d’agents infectieux avant la pose d’une prothèse, ce dépistage devant être réservé aux patients symptomatiques et/ou à risque d’infection. La conférence rappelle que l’environnement opératoire est un vecteur d’infection : poignée de scialytique et canule d’aspiration doivent faire l’objet d’une attention particulière. Un écoulement de plaie de plus de 5–7jours doit conduire à un lavage-débridement (L-D). Cette procédure n’est efficace que dans les trois premiers mois postopératoires et/ou dans les trois premières semaines après le début des symptômes, elle doit comporter un changement des tous les implants modulaires. La conférence contre indique le L-D dans un contexte fongique (suggérant une révision en deux temps) et le changement en un temps en cas de fistule. L’utilisation d’entretoises (articulées au genou) est recommandée en cas de changement en deux temps.

Discussion

De nombreux points de divergences sont apparus avec les recommandations et pratiques françaises. Cette conférence doit amener les pratiques françaises à évoluer en retenant qu’une seule recommandation sur les 207 a obtenu un agrément de 100 % (limitation au strict minimum de la circulation du personnel dans les salles opératoires).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Prothèses articulaires, Infection, Infection péri-prothétique, Recommandations, Conférence de consensus

Plan

Introduction

Matériel et méthodes

Résultats

Variation 1 (groupe 1 question 3-A) : Quelles sont les procédures de détection du staphylocoque doré résistant à la méticilline (SARM) et du staphylocoque doré méticilline-sensible (SAMS) ?

Variation 2 (groupe 1 question 5) : Quelle est l’importance d’un examen systématique des urines chez les patients devant subir une ATP ?

Variation 3 (groupe 3 question 1) : Quel est le moment idéal pour administrer la dose préopératoire d’antibioprophylaxie ?

Variation 4 (groupe 3 question 5B) : Quels antibiotiques peuvent être utilisés en prophylaxie chez un patient ayant des antécédents d’allergie à la pénicilline sans notion de choc anaphylactique ?

Variation 5 (groupe 3 question 6) : Quelles sont les indications d’utilisation de la vancomycine en antibioprophylaxie ?

Variation 6 (groupe 3 question 17B) : Les patients porteurs ou ayant des antécédents d’infection à staphylocoque doré résistants à la méticilline (SARM) doivent-ils bénéficier d’investigations complémentaires ? Quelle devrait être l’antibioprophylaxie péri-opératoire chez ces patients ?

Variation 7 (groupe 4 question 6) : Est que l’éclairage de la table opératoire doit être au mieux contrôlé par un système de pédale par opposition à la manipulation au-dessus des opérateurs ?

Variation 8 (groupe 4 question 24) : Les canules d’aspiration doivent-elles être changées régulièrement pendant l’intervention ? Si oui, à quelle fréquence ? Est-ce que la canule d’aspiration peut être introduite dans le canal fémoral ?

Variation 9 (groupe 7 question 1A) : Quelle est la définition de l’infection péri-prothétique (IPP) ?

Variation 10 (groupe 7 question 8) : Y a-t-il une place pour la sonication systématique des implants ? Si oui, dans quel groupe de patients doit-elle être faite ?

Variation 11 (groupe 8 question 3B) : Quelle est la place des stratégies chirurgicales pour traiter un écoulement persistant d’une plaie après arthroplastie totale (AT) ?

Variation 12 (groupe 9 question 1) : Y a t-il une différence fonctionnelle dans l’utilisation des entretoises articulées ou non articulées pour le traitement des infections péri-prothétiques (IPP) du genou, lors d’un changement en deux temps entre les deux temps opératoires ?

Variation 13 (groupe 9 question 5) : Y a t-il une différence dans la réimplantation (geste chirurgical) après utilisation des entretoises articulées ou non articulées pour le traitement des infections péri-prothétiques (IPP) du genou et de la hanche ?

Variation 14 (groupe 10 question 1A) : Quand peut-on conseiller la réalisation d’un lavage-débridement (L-D) ?

Variation 15 (groupe 10 question 5) : Les composants modulaires de la prothèse doivent-ils toujours être échangés au cours d’un lavage-débridement (L-D) ?

Variation 16 (groupe 10 question 10) : Faut-il faire des prélèvements au cours d’un lavage-débridement ? Si oui, combien et comment ?

Variation 17 (groupe 11 question 1) : Peut-on envisager une antibiothérapie orale dès le départ, au lieu de l’administration intraveineuse, pour le traitement de l’infection après résection et dans l’attente d’un remplacement prothétique ?

Variation 18 (groupe 11 question 3) : Quelle est la durée idéale du traitement antibiotique après le retrait de l’implant infecté ?

Variation 19 (groupe 11 question 6) : Est-ce que l’utilisation de la rifampicine en association avec une antibiothérapie IV après le retrait des implants permet une éradication plus rapide et plus définitive en cas d’infection staphylococcique (particulièrement les staphylocoques dorés résistant à la méticilline [SARM]) ?

Variation 20 (groupe 11 question 8) : Combien de temps le traitement antibiotique doit-il être continué à la suite d’un changement prothétique en un temps ?

Variation 21 (groupe 12 question 1) : Quelles sont les indications et contre-indications du changement prothétique en un temps ?

Variation 22 (groupe 13 question 5) : Quelle est la meilleure façon de gérer chirurgicalement une infection péri-prothétique (IPP) fongique : lavage-débridement (L-D), échange prothétique en un temps, échange prothétique en deux temps, dépose définitive de la prothèse ?

Variation 23 (groupe 15 question 4) : Doit-on proposer une prophylaxie antibiotique en cas de geste dentaire chez les patients porteurs d’arthroplastie totale (AT) ?

Discussion

Déclaration d’intérêts

☆	Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus.