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Ethyl glucuronide dans les urines : étude de stabilité et données en toxicologie clinique - 23/08/14

Doi : 10.1016/j.toxac.2014.07.004 
Maxime Le Merdy, Xavier Decleves, Laurence Labat
 Plateforme biologie du médicament, bâtiment Jean-Dausset, groupe Cochin, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, 27, rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Dans le cadre d’une étude en milieu ambulatoire ayant pour objectif de montrer l’efficacité du baclofène sur la consommation d’alcool, il est proposé lors de la visite de sortie de réaliser le dosage de l’ethyl glucuronide (EtG) dans les urines. Les inclusions de cette étude étant multicentriques, le problème de conservation des prélèvements urinaires avant acheminement apparaît comme une limite au dosage de ce marqueur. Nous avons donc envisagé une étude de stabilité complète sur trois semaines chez différents types de consommateurs pour apprécier la faisabilité de ce dosage dans les conditions de cette étude. Les dosages urinaires lors d’une consommation contrôlée d’alcool chez deux témoins permettent également de décrire l’élimination urinaire de ce marqueur. Des urines de témoins considérés comme buveurs sociaux ou alcooliques chroniques sont recueillies le matin. Les dosages d’EtG (DRI, Thermo Fisher Scientific, seuil de positivité 0,5mg/L), d’éthanol et de créatinine urinaires, ainsi qu’une analyse cytobactériologique sont réalisés au moment du recueil. Le dosage d’EtG est testé sur des tubes contenant de l’acide borique et sur des flacons type ECBU sans conservateur. Dans un premier temps, on réalise l’étude de stabilité pour chaque urine pendant 3 semaines dans des conditions différentes de température (4°C, température ambiante), d’oxydation et de lumière et pendant 3 mois à −20°C. Puis, on étudie le suivi de l’élimination urinaire de l’EtG chez deux témoins après consommation contrôlée de 10 et 30g d’alcool. Les prélèvements urinaires réalisés sur des tubes contenant de l’acide borique (pour éviter la prolifération bactérienne pouvant fausser le dosage de l’EtG) ont tous donné des résultats faussement négatifs. Les concentrations mesurées dans les flacons type ECBU varient de 0,50 à 17,83mg/g de créatinine (entre H12 et H18) pour la catégorie des « buveurs sociaux » (n=7) et beaucoup plus élevées de 88,32 et de 125,24mg/g de créatinine pour deux « alcooliques chroniques ». L’étude menée sur une période de trois semaines et l’étude de congélation sur trois mois montrent une excellente stabilité pour l’ensemble des conditions étudiées (CV entre 3,1 % et 13,9 %). Des concentrations mesurées à différents temps pour deux témoins pour des consommations contrôlées de 10 et 30g d’alcool montrent des résultats très variables. Les estimations de la surface sous la courbe des cinétiques d’élimination urinaire en fonction du temps, des demi-vies d’élimination (entre 2,75 et 3,50h) permettent de réaliser une approche de la fenêtre de détection de l’EtG dans les urines (entre 12,1h pour une dose de 10g et 30,1h pour une dose de 30g). Les résultats sur les tubes contenant de l’acide borique ne sont pas utilisables. Pour l’étude en ambulatoire, nos résultats de stabilité montrent qu’il n’y a aucune précaution particulière à prendre et que des pots sans conservateur peuvent être utilisés. Les variabilités observées pour les témoins dont l’EtG dans les urines a été mesuré pour différentes quantités d’alcool consommé, peuvent être expliquées par une saturation des voies oxydatives principales de l’alcool (ADH) à l’origine d’une surexpression de la voie minoritaire de l’UDP-glucuronosyltransférase (UGT) pour laquelle on décrit un polymorphisme génétique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Within the framework of a study in ambulatory world to demonstrate baclofen efficacy on alcohol consumption, measurement of ethyl glucuronide (EtG) in urine was proposed at the study exit. For this multicenter study, transit of urine samples is necessary and we decided to study the stability of EtG in urine to simplify samples conveyance. EtG concentration was determined in a urine sample collected in the morning from subjects considered as social drinkers or chronic alcohol abusers, using the Thermo Fisher Scientific DRI EtG Enzyme Immuno Assay (cut-off 0.50mg/L). For each sample, alcohol and creatinine were determined and cytobacteriological analyses were investigated. Measurement of EtG was performed using both special tubes with borate and classical flask. First, a stability study was achieved during three weeks at different temperature conditions (4°C, ambient temperature), oxidative conditions and during 3 months at −20°C. Secondly, we studied urinary elimination for two social drinkers for measured alcohol consumption. All the results obtained using tubes with borate (to avoid bacterial glucuronidases hydrolysing EtG) were false negative. Concentrations measured in classical flask were between 0.50 and 17.83mg/g creat. (between H12 and H18) for social drinkers and between 88.32 and 125.24mg/g creat. (n=2) for chronic alcohol abusers. During three weeks, a satisfactory stability was achieved in all the conditions and at −20°C for all the samples during three months (CV between 3.1% and 13.9%). For two subjects, urinary concentrations at various times were measured after consumption of 10 and 30g alcohol. Estimated area under curves with kinetic elimination according to time, half lives (between 2.75 and 3.50h) allow detection window determinations between 12.1h for dose of 10g and 30.1h for dose of 30g. Tubes with borate cannot be used. All the stability results show that no particular precautions are necessary in this ambulatory study. For LA02 and MA01, the saturation of the major oxidative pathway (ADH) can explain the differences between the two situations. For higher consumption subjects, conjugation of ethanol with activated glucuronic acid in the presence of uridine diphosphate (UDP) glucuronyl transferase, a minor detoxifying pathway (less than 0.05% of the dose of ethanol) seem to be excessively increased.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Ethyl glucuronide, Alcool, Toxicologie clinique

Keywords : Ethylglucuronide, Alcohol, Clinical toxicology


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Vol 26 - N° 3

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