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Évaluation de l’évolution des pratiques de décurarisation depuis l’introduction du sugammadex - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.169 
J. Raft 1, , G. Munagamage 1, V. Harter 2, C. Meistelman 1
1 Anesthésie réanimation 
2 Statistiques médicales, institut de cancérologie de Lorraine, Vandoeuvre-lès-Nancy, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le sugammadex est un agent décurarisant de nouvelle génération utilisé pour antagoniser spécifiquement les curares non dépolarisants stéroïdiens. La prescription d’antagonisation peut se faire à différentes posologies selon la profondeur du bloc neuromusculaire. L’objectif de ce travail a été d’évaluer l’évolution des pratiques de décurarisation depuis la mise à disposition du sugammadex dans notre établissement en 2009.

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée sur trois ans entre août 2009 et août 2011. Tous les patients adultes ayant bénéficié d’une chirurgie avec nécessité de curarisation ont été recueillis. Les patients ont été répartis en groupes selon le type et la posologie de décurarisation. L’évolution de ces groupes a été comparée mensuellement sur les 3 années et analysée par un test de Fisher dans une Anova pour les données quantitatives. Le seuil de risque retenu a été fixé à moins de 0,05. Pour représenter graphiquement les tendances d’évolution des pratiques d’antagonisation, nous avons utilisé une méthode de régression polynomiale localement pondérée (locally weighted scatterplot smoothing [LOWESS]). Une enquête de pratiques a été menée par un questionnaire auprès de l’équipe d’anesthésie présente durant cette période.

Résultats

Neuf cents patients ont été inclus selon la répartition suivante: groupe sugammadex 2mg/kg (n=565), groupe sugammadex 4mg/kg (n=159), groupe néostigmine (n=127) et groupe sans antagonisation (n=49). On remarquait une augmentation statistiquement significative de l’utilisation de sugammadex au cours du temps, en particulier à la posologie de 4mg/kg respectivement 8 %, 19 % et 25 % par année d’utilisation. Parallèlement à cette progression, il y avait une diminution de la consommation de néostigmine passant de 27 % en 2009 à 6 % en 2012 et de l’absence d’antagonisation pharmacologique passant de 7 % en 2009 à 4 % en 2012. L’utilisation du sugammadex à la posologie de 2mg/kg était restée stable entre 58 % et 65 % de 2009 à 2012 (Fig. 1). L’enquête retrouvait cette même évolution avec des administrations plus fréquentes de rocuronium en fin d’intervention (80 % n=20/25), en cas d’induction à séquence rapide (80 % n=12/15), d’obésité (73 % n=12/15) ou d’intubation difficile prévisible (67 % n=10/15). L’enquête de ce travail montrait que la moitié de l’équipe préfèrait attendre l’arrivée d’un bloc superficiel (TOF ≥ 2/4) pour antagoniser lorsque celui-ci est proche (TOF 1/4).

Discussion

Depuis la disposition du sugammadex, il y a eu une évolution des pratiques sur la décurarisation en particulier une augmentation significative de l’antagonisation du bloc neuromusculaire profond. Ceci vient probablement d’une phase d’apprentissage dans le maintien d’un bloc musculaire profond en fin d’intervention. La définition d’un bloc profond pour une antagonisation par le sugammadex reste extrêmement large (PTC 1-2 à TOF < 2/4) et cela ne correspond pas aux mêmes conditions chirurgicales. Dans ce travail, il aurait été probablement nécessaire de recueillir le niveau de profondeur de la curarisation au moment de l’antagonisation mais avec un recueil manuel rétrospectif, ceci n’a pas été possible.

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Vol 33 - N° S2

P. A102 - septembre 2014 Retour au numéro
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