Le radon, gaz radioactif d'origine naturelle, est présent dans l'air intérieur des habitations, mais à des concentrations variables, dépendant de la richesse en uranium et en radium des sous-sols. Il est responsable d'un peu plus du tiers de l'exposition de la population à la radioactivité. Son inhalation entraîne une irradiation alpha dans l'épithélium bronchique. L'impact sanitaire de l'exposition au radon et ses descendants a été appréhendé grâce aux études épidémiologiques mises en place sur les mineurs d'uranium dans les années 1960. Le caractère carcinogène du radon pour le poumon a été reconnu en 1988 par l'Agence internationale de recherche contre le cancer. Depuis, de nombreux travaux épidémiologiques ont permis de confirmer ce résultat, même à de faibles niveaux d'exposition, et d'affiner la connaissance de la relation exposition-risque. Un projet international européen a rassemblé 13 études cas-témoins utilisant un même protocole : questionnaire commun ; reconstruction de l'exposition domestique sur 30 ans ; intercomparaison des méthodes de mesure ; critères d'inclusion identiques ; reconstitution de la consommation tabagique. Au total, l'analyse a porté sur plus de 7000 cas et 14 000 témoins. Elle a montré que le risque de cancer du poumon augmentait en fonction de la concentration de radon dans les habitations. Cette relation exposition-risque était observée aussi bien chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Entre 2004 et 2007, ces résultats ont été corroborés par les publications des résultats de deux études similaires conduites en Chine et en Amérique du Nord. Ils confirment l'effet du radon domestique sur le risque de cancer du poumon et font du radon la deuxième cause de cancer pulmonaire, loin toutefois derrière le tabac.