Un bilan général des études concernant les effets des horaires postés sur la santé montre que ce mode d'organisation du temps de travail a des conséquences néfastes dans quatre grands domaines : le sommeil, la fonction digestive, l'appareil cardiovasculaire, le cancer. Ces altérations de la santé résultent au premier chef des perturbations de la rythmicité circadienne, mais aussi en partie des discordances des horaires de travail avec les rythmes de la vie sociofamiliale. L'impact de ces situations de désynchronisation se conjugue, en outre, avec les effets pathogènes propres à la nature du travail accompli. Les systèmes d'horaires postés se caractérisent par une série de paramètres (durée et localisation des vacations sur le nycthémère, rythme d'alternance, etc.) dont la combinaison aboutit à une grande diversité de situations. Le délai d'apparition et l'ampleur des altérations de la santé subies par les travailleurs postés sont fonction des caractéristiques du système pratiqué : les données acquises à ce sujet fournissent une série de repères aidant à concevoir un système d'horaires aussi appropriés que possible aux contextes professionnel et socioéconomique et aux caractéristiques des salariés concernés (âge, sexe, etc.).